L’affectation des médecins n’a jamais suscité autant d’inquiétudes et de prises de positions, surtout au sein du CHU Ibn Sina de Fès. Cette question est devenue éminemment cruciale, car relative à l’anticipation et la structuration de l’offre de soins à garantir, comme au sens des rapports de forces entre les acteurs impliqués et les pouvoirs publics.
Le corps médical du centre hospitalier Ibn Sina (CHIS) a dénoncé les résultats du dernier concours d’affectation des médecins qui ne satisfait les normes de transparence, d’optimalité et qui consacre l’opacité de l’information dans un un contexte professionnel devenu délétère. Selon des sources qui se sont confiées à Barlamane.com/fr, cette opération n’a concerné que peu de chefs de service et de directeurs d’hôpitaux.
Les procédures d’affectation sont loin d’avoir été rationalisées, confirme les mêmes sources, qui affirment que certains médecins, jaloux de leurs prérogatives, échappent au changement d’affectation depuis toujours, alors que la demande de soins de première ligne devient difficile à assurer dans certaines régions à cause de la pénurie de professionnels de la santé, ce qui lèse les intérêts de la population et le cheminement de plusieurs professionnels dans des métiers médicaux.
Au Maroc, le recours à des praticiens étrangers pour répondre à la demande de soins fait l’objet de polémiques, alors que les médecins locaux réclament de meilleures conditions d’exercice professionnel et de rémunération. La circulation des professionnels et la modification de la structure du pouvoir médical dans les hôpitaux est marquée par une organisation chaotique et une sélectivité qui se prête à des considérations subjectives et sans pertinence.
Depuis plusieurs années, l’organisation hospitalière se trouve confrontée à des enjeux et défis considérables. De la maîtrise des risques et de la qualité de ses prestations, au renforcement des équipes médicales et l’augmentation des coûts de fonctionnement, en passant par les exigences du portefeuille d’actions de modernisation de la gouvernance sanitaire. Le corps médical du CHU Ibn Sina réclame l’intervention du nouveau ministre de la santé et une nouvelle procédure d’attribution fondée sur une perspective évolutive et porteuse de changements d’envergure qui met fin à la sélectivité qui porte en soi la suspicion de favoritisme.