Mohamed Amekraz, ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, est le plus jeune ministre de la coalition récemment remaniée. Pour entraîner l’adhésion à l’égard de son poulain, le PJD a abandonné l’argumentation au profit de l’image. Les discours et prises de position du chef de la Jeunesse islamiste, jouent sur l’émotion et sur le besoin d’explications simplistes et rassurantes dans un monde de plus en plus complexe et sophistiqué.
L’appareil médiatique du Parti de la justice et du développement (PJD) contribue depuis quelques temps à la forte personnalisation des activités du ministère de l’emploi en assurant une large couverture des activités de Mohamed Amekraz. Cette médiatisation le présente comme un homme de dialogue et de consensus, agissant et rencontrant de manière continue les responsables des centrales syndicales de L’Union nationale marocaine du travail (UNMT), l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Confédération démocratique du travail (CDT) pour relancer le dialogue social. Et ce, sachant que les tensions dans plusieurs secteurs professionnels continuent de déboucher sur des mouvements de grève et des actions de protestation.
Il s’agit d’une typologie visuelle bien rodée : le ministre, le visage cadré en amorce à gauche, regardant, avec un sourire à peine ébauché, se fait représenter encadré par des leaders syndicaux. Une image qui suggère que son personnage jouirait du consentement unanime. Cette campagne vise à soigner l’image de ce ministre connu par le passé pour ses attaques virulentes contre le gouvernement que dirige son propre parti. Le PJD cherche, également, à afficher une attitude conciliante sur nombre de questions en rassurant les syndicats sur le parachèvement des chantiers sociaux en cours, notamment sur le plan législatif avec la loi sur la grève et la résolution des différents dossiers en suspens.
Le chef du gouvernement et patron du PJD, Saadeddine El Othmani qui a édicté cette démarche, cherche à adresser un message d’espoir à la base militante du parti des barbus et la rassurer sur le devenir de cette formation politique. Toutefois, deux lignes manifestement contradictoires sont exprimées par les quadras du parti de la lampe. Il s’agit de montrer que le PJD s’inscrit dans une dynamique transparence des modes de gouvernance, sauf que la lutte contre la corruption, les passe-droits, les inégalités sociales, l’opacité des marchés publics, le favoritisme et la politisation de l’administration, piétine.








