Dans une allocution à l’occasion de la 4ème réunion des Chefs de police du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Mohamed Dkhissi, Directeur de la police judiciaire et Directeur d’Interpol au Maroc, s’est exprimé autour de l’importance de la coopération sécuritaire entre les pays de la région dans la politique sécuritaire marocaine.
La coopération régionale et internationale en matière de sécurité s’est avérée primoridale face à la mondialisation, dont même des activités criminelles liées au terrorisme et à l’extrémisme se sont imprégnées, a fait remarquer M. Dkhissi : « la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN) s’efforce de consolider cette dimension dans le cadre de sa stratégie, selon les Hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a joué un rôle actif dans diverses formes de coopération en matière de sécurité et prouvé sa capacité à remplir pleinement son rôle au sein de l’Organisation [NDLR : Interpol] ».
Il précise ainsi que « la situation actuelle de la criminalité est complexe, et revêt une dimension internationale et transfrontières, dont la gravité ne peut être dissimulée ». En effet, les crimes se recoupent et se croisent, et c’est un aspect que les autorités ne peuvent être ignorer, a-t-il défendu, en donnant l’exemple de certains groupes terroristes également impliqués dans crimes de trafic d’armes, de traite d’êtres humains, de trafic de drogue, d’enlèvement contre rançon, de blanchiment de l’argent et de financement du terrorisme.
« Parmi les objectifs qui comptent pour la DGSN, il y a la nécessité de consolider et de développer la coopération en matière de sécurité, motivée par le désir de partager son expertise » explique M. Dkhissi, afin de « renforcer son expériences autour des défis de sécurité contemporains, tels que le renseignement criminel, l’analyse d’informations, la formation sécuritaire de haut niveau, la lutte contre les cellules terroristes, la cybersécurité, le trafic international de drogue, ainsi que la contribution directe au domaine de l’éducation à la citoyenneté, le comportement civique, la prévention du comportement criminel auprès des jeunes ». Ajoutant que « si la volonté de nos responsables de la sécurité est de consolider ce type de coopération entre nos pays, c’est aussi la tendance actuelle de la communauté internationale dans son ensemble, grâce à la mise au point de mécanismes, notamment de conventions internationales, qui constituent l’une des formes les plus importantes de coopération internationale et reflètent le désir réel des États de s’entraider ».
« L’institution sécuritaire marocaine a pour objectif de garantir la sécurité, la tranquillité des citoyens et de renforcer ses bases (…), pour ce faire, les services de sécurité marocains adoptent une démarche vigilante et proactive pour obtenir des informations et prendre des mesures rapides et efficaces », continue M. Dkhissi, « La politique de sécurité du Royaume du Maroc dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme, le terrorisme et le crime organisé a réalisé des résultats probants, en faisant un modèle à suivre pour les pays de la région et au niveau international ». Il pointe ainsi le fait, qu’outre l’aspect sécuritaire « la sécurité est plus que jamais une responsabilité partagée par les acteurs institutionnels, religieux, éducatifs, et la société civile ». D’autre part, M. Dkhissi a fait remarquer que « les services de sécurité marocains ont œuvré dans le cadre d’une stratégie intégrée visant à mettre en place des mécanismes de proximité de police, de communication et d’interaction, en plus de l’élaboration d’un plan d’action global et intégré visant à renforcer cette stratégie entre 2019 et 2023 ». Cette stratégie repose sur le principe de «sécurité participative», dans lequel la sécurité marocaine joue, par ses deux institutions centrales, la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN) et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), ainsi que le pouvoir judiciaire, les autorités administratives territoriales, la Gendarmerie Royale, et les Forces auxiliaires un rôle crucial dans la lutte contre le crime, spécifiant dans ce sens que les droits de l’Homme sont un élément indéfectible de la stratégie de sécurité marocaine.