Dans un entretien accordé à Jeune Afrique Le 29 juillet dernier, le président de la Mauritanie parle des relations avec le Maroc. Extraits :
« Mohamed Ould Abdelaziz était proche du Polisario. Vous-même continuez à recevoir ses émissaires, comme Bachir Mustapha Sayed, le ministre conseiller des Affaires politiques, en mars. La Mauritanie entend-elle rester neutre ?
C’est la position que la Mauritanie a adoptée depuis qu’elle est sortie du conflit. Elle a souhaité entretenir de bonnes relations avec toutes les parties. Cette « neutralité positive » doit être mise à profit pour tenter de rapprocher les points de vue et de trouver une solution.
Après cette visite, votre ministre des Affaires étrangères n’a pas été reçu par le roi Mohammed VI. Des tensions ont-elles ressurgi avec le Maroc ?
Nos relations avec le royaume sont exemplaires. Mes échanges avec Sa Majesté le roi sont multiples, aussi bien par correspondance que par téléphone. Il m’a même invité à me rendre au Maroc, ce que j’ai accepté. Lui aussi a été convié à se rendre chez nous et il a également accepté. Nous avons chargé un service diplomatique de coordonner l’organisation de ces visites.
Vous êtes réputé proche des milieux militaires algériens et étiez notamment ami avec le chef d’État-major Ahmed Gaïd Salah [décédé en décembre 2019]. Vos relations ne sont-elles pas plus fluides avec Alger qu’avec Rabat ?
Certes, lorsque j’étais chef d’État-major de l’armée mauritanienne, je me rendais assez souvent en Algérie, et notamment à Tamanrasset, pour assister à des réunions du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc), chargé de lutter contre le terrorisme. Cela dit, nos relations sont aussi fluides avec le Maroc qu’avec l’Algérie. »