Le roi Mohammed VI a insisté, ce vendredi 14 octobre, sur la nécessité d’une réforme de l’administration appelée à changer son comportement vis-a-vis du citoyen.
« J’ai jugé bon de M’adresser à vous aujourd’hui, et à travers vous à toutes les instances concernées, et aux citoyens en général, pour évoquer un sujet primordial, qui est l’essence même de l’action des institutions », a d’emblée déclaré le souverain qui s’exprimait à l’ouverture de la 1ere année législative de la 10eme législation..
S’adressant aux membres des deux chambres du parlement y compris les 395 députés élus suite au scrutin législatif du vendredi 7 octobre, Mohammed VI a poursuivi: « Ce que je vise par-là, c’est la relation entre le citoyen et l’Administration, qu’il s’agisse des services centraux et de l’administration territoriale, ou des Conseils élus et des services régionaux des départements ministériels » . Et de leur rappeler que l’objectif qui doit être recherché par toutes les institutions, c’est d’être au service du citoyen. « Si elles ne remplissaient pas cette mission, ces institutions seraient inutiles et n’auraient même pas de raison d’être », a encore expliqué le souverain qui, contrairement à ses interventions en pareille occasion et contexte, a axé son discours sur un seul sujet à savoir la relation entre l’administration et l’administré.
Il a évoqué à cet égard la lettre adressée en 2002 au Premier ministre de l’époque dans laquelle il avait appelé à une telle réforme, faisant remarquer cependant que l’effort escompté n’a pas été fait, encore moins l’objectif réalisé.
Mohammed VI qui, dans ses sorties et balades sans protocole auxquelles il a habitué les citoyens à travers le pays, fait en sorte de rencontrer directement les citoyens, s’est fait le porte-parole des doléances des gens simples qui se sentent très vulnérables face à une administration puissante mais archaïque et qui semble atteinte de surdité. Une administration qui contribue, comme l’a souligné le chef de l’Etat à reléguer le Maroc parmi les pays du tiers voire du quart monde.
A cet égard il a déclaré: « Beaucoup de choses se disent sur les citoyens allant à la rencontre de leur Roi, sollicitant son assistance pour régler de multiples problèmes ou surmonter des difficultés. Si certains ne comprennent pas que des citoyens s’adressent à leur Roi pour régler des problèmes et des questions simples, c’est qu’il y a maldonne quelque part. Je suis évidemment fier de traiter directement avec Mon peuple et de régler ses problèmes simples.Je continuerai à le faire, toujours à leur service. Mais est-ce que les citoyens Me demanderaient d’intervenir si l’Administration faisait son devoir ?, s’est-il demandé. Et le chef de l’Etat de répondre: « Il est certain qu’ils y ont recours précisément parce qu’ils se trouvent face à des portes fermées, ou parce que l’Administration fait preuve de négligence dans les prestations qu’elle leur fournit, ou encore pour se plaindre d’une injustice qu’ils ont subie ».
Tout en livrant un diagnostic des moins reluisants concernant l’administration, le roi Mohammed V trouve » navrant de constater que certains exploitent le mandat qui leur est délégué par le citoyen, pour gérer les affaires publiques, et en profitent pour régler leurs affaires personnelles ou partisanes, au lieu de servir l’intérêt général, motivés en cela par des calculs électoralistes ». Et Mohammed VI de les rappeler à l’ordre: » S’ils ne veulent pas faire leur travail, et si régler les affaires des citoyens, au niveau local ou régional ou même national, ne les intéresse pas, alors pourquoi se dirigent-ils vers l’action politique ? »