Rentrée politique et parlementaire, remaniement ministériel, modèle de développement, les langues des partis politiques se délient après un long moment de silence. Mohand Laenser, Secrétaire général du Mouvement populaire se prête aux questions de barlamane.com/fr,
sans fioritures. L’homme politique parle ici de remaniement et des priorités de son parti en matière de modèle de développement.
Barlamane.com/fr : La rentrée politique semble aller plus doucement que la rentrée parlementaire, quels présages pour le remaniement ministériel ?
Mohand Laenser : C’est exact ! pour le moment, nous n’avons pas encore reçu d’offres, ni même pris part à des discussions de fond avec le Chef du gouvernement à propos du remaniement. On suppose que le Chef du gouvernement est en train de mettre au point ses propositions.
Il est vrai que tout le monde attend un remaniement pour la rentrée, mais sachez qu’il n’y a pas de date fixe pour la rentrée politique, contrairement à la rentrée parlementaire. Le remaniement n’est pas obligé de se faire avant le deuxième vendredi du mois d’octobre, bien que cela soit un souhait. Il faut garder en tête que le remaniement peut survenir à n’importe quel moment.
Quels sont les suggestions et les priorités du MP pour le nouveau modèle de développement tel que voulu par le Roi, bien que la Comission ad-hoc n’ait pas encore été mise place.
Mohand Laenser : Il y a une erreur qui est commise quand on parle de ce nouveau modèle de développement. On a tendance à penser qu’il faut présenter un nouveau modèle ficelé et complet, or, selon notre compréhension des discours royaux, le fait est que les acteurs politiques sont appelés à participer avec des propositions qui ne sont pas forcément obligées d’être des plans de développement. C’est à la commission que reviendra de réunir toutes les propositions et de choisir celles qui rentreront dans le canevas qu’elle aura préparé.
Nos priorités n’ont pas changé. D’abord nous prônons un véritable développement du monde rural. Et pour ce faire, il faut créer un modèle inclusif et intégré. Il faut prendre en considération plusieurs dimensions, dont la dimension territoriale puisque le monde rural constitue 80 à 90% de la superficie territoriale.
Il est vrai que beaucoup d’infrastructures ont été créées, or, le citoyen ne peut pas se nourrir d’autoroutes et de ports. Il faut se recentrer sur le revenu des classes modestes et prendre en compte le développement humain dans sa globalité. Il ne s’agit pas de rendre tout le monde riche, ou tout le monde pauvre pour créer l’égalité des classes, il s’agit surtout de créer une justice sociale nécessaire.
Ce sont les grandes lignes de notre programme, sur lesquelles il faudra bien sûr se pencher. Malheureusement, la justice sociale et territoriale ne semblent pas figurer parmi les priorités du gouvernement. On peut retrouver toutes sortes d’allocutions et de déclarations à ce sujet, mais sur le plan réel, très peu d’actions ont été entreprises.
Mohand Laenser, l’homme rompu à l’exercice politique et à la gestion de département étatiques, s’il ne pointe pas le PJD, semble tout de même l’impliquer dans cette frilosité à fixer les axes et les politiques de ce qui semble être ce vers quoi se dirige la stratégie du MP, soit « la justice sociale et territoriale », selon ses propres mots.