Dans un article paru aujourd’hui sur Mondafrique, la rédaction du média s’intéresse à Chengriha en faisant une lecture du livre « La Sale Guerre », La Découverte, 2001. Dans cet ouvrage, Habib Souaïdia, retrace les « crimes dont s’est rendu responsable le colonel Saïd Chengriha lorsqu’il était, de mars 1993 à fin 1994, le commandant en second (puis par intérim) du secteur opérationnel de Bouira » (SOB), rattaché au Centre de commandement de la lutte antisubversive (CCLAS »). A cet époque Chengriha était son supérieur direct.
Début 1993, le sous-lieutenant Habib Souaïdia, est affecté au 25e régiment de reconnaissance (relevant des forces spéciales de l’armée chargées de la lutte antiterroriste), stationné à Lakhdaria. Mondafrique reproduit des extraits du libre de l’ex-militaire avec son accord. Les passages choisis retrace des « actes du colonel Chengriha, qui s’est alors illustré par sa férocité ». A barlamane.com, nous en choisissons quelques-uns, dont un incendie provoqué par les militaires qui rappelle un événement récent en Algérie et dont ce pays s’est servi pour accuser faussement le Maroc.
Extraits du chapitre 6
« L’été 1993 s’annonçait très chaud. Mais il ne s’agissait pas des conditions climatiques. Le général Medjahed et le colonel Chengriha nous avaient donné l’ordre d’incendier, avec de l’essence, plusieurs montagnes près de Lakhdaria et en Kabylie.
Lakhdaria était connu pour être un lieu de transit des groupes terroristes : ils passaient par là pour se rendre en Kabylie, à Jijel ou dans l’Est du pays. Le terrain très boisé facilitait leurs déplacements : il était impossible de voir quoi que ce soit par hélicoptère. Le feu allait non seulement les déloger mais surtout dégager le terrain et nous permettre de voir de loin tout déplacement suspect. »
Extraits du chapitre 8
Ceux qui pratiquaient ces exécutions sommaires étaient aussi bien des hommes de notre garnison que des officiers venus d’Alger. Parmi les premiers, outre les lieutenants que je viens de citer, il y avait des officiers du 25e RR, du DRS de Lakhdaria et du SOB ; je peux citer le commandant Bénaïch (l’adjoint du colonel Chengriha), le colonel Chengriha lui-même et le commandant Ben Ahmed
« À mon retour au PC, d’autres collègues, qui étaient sortis également avec des officiers du DRS, avaient ramené eux aussi des « prisonniers.e me rappelle les noms de certains d’entre eux, que leurs familles considèrent aujourd’hui comme disparus ou dont elles pensent qu’ils ont été assassinés par des islamistes. Je tiens à apporter le démenti le plus catégorique sur ce point. Les personnes dont les noms suivent ont été assassinées en mai et juin 1994 par les militaires de Lakhdaria, sur ordre des généraux avec l’accord du colonel Chengriha, alors commandant du SOB. Il s’agit des frères Braiti, des frères Bairi, de Farid Kadi, Fateh Azraoui, Abdelwaheb Boudjemaa, Mohamed Messaoudi, Mohamed Moutadjer, Djamel Mekhazni et des frères Boussoufa. »