Les observateurs prévoient que plus de 1,4 million de personnes se rendront dans le riche émirat gazier du Golfe pour la première Coupe du monde organisée dans un pays arabe. Un défi de taille pris au sérieux par Abdellatif Hammouchi, un acteur à part entière dans la gestion de cet événement.
Des milliers de policiers marocains seront déployés au Qatar durant la Coupe du monde 2022 pour assurer l’aspect sécuritaire de l’événement. Sollicité par de hauts responsables qataris mais aussi par des dirigeants du comité d’organisation du Mondial, Abdellatif Hammouchi, patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST, les renseignements marocains) et de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN, police), a promis «l’expertise marocaine» qui n’a jamais failli lors la sécurité de grands événements sportifs internationaux organisés au royaume.
Abdellatif Hammouchi a été le seul responsable étranger à visiter le stade Lusail (80 000 places): situé dans une ville spécialement créée pour l’événement et qui accueillera la finale de la compétition. M. Hammouchi a fait ses preuves lors de la finale de la Ligue des champions de la CAF 2022, qui a eu lieu au Maroc le 30 mai, symbole de la confiance de la Confédération africaine de football (CAF). La réussite de cet événement a été saluée à l’échelle mondiale, alors que l’origine et le déroulé des événements déplorables qui ont entaché la finale de la Ligue des champions de football au Stade de France, le 28 mai, préoccupent encore la planète du football. Alors que le dispositif de maintien de l’ordre appliqué lors de ce match fait l’objet d’une vive polémique, marqué par une intervention policière hors de proportion, une bousculade et une retraite brutale et précipitée des CRS qui aspergent de gaz lacrymogènes les supporters, le Qatar, qui scrute les évolutions de cet échec français de près, veut en tirer toutes les leçons.
Le Maroc et le Qatar, selon nos informations, ont signé jeudi un accord de coopération autour de la sécurité de la Coupe du monde 2022 de football, en marge de la visite d’Abdellatif Hammouchi dans le riche émirat gazier, où il a rencontré de hauts responsables qataris, fin mai. Le texte vise à édifier un partenariat stratégique pour la préparation de la Coupe du monde en 2022 et la gestion de la sécurité de l’évènement, qui aura lieu en novembre et décembre 2022 au Qatar, selon nos sources. Il porte notamment sur la mise en place des différents aspects de la gestion sécuritaire d’un grand évènement sportif, la surveillance des sites et stades qui seront fréquentés, la gestion des crises de haute intensité et la protection des systèmes d’information.
Quelque 1,4 million de visiteurs, soit l’équivalent de la moitié de la population du petit émirat, sont attendus au Qatar pour la première Coupe du monde organisée au Moyen-Orient. La capitale Doha devrait abriter la majorité d’entre eux, un défi incontournable qui risque d’attiser des tensions. Selon nos confrères de Maroc Hebdo, «le Maroc veut gagner plus d’expérience au plan de la sécurité des grandes manifestations sportives en vue d’accueillir lui-même la Coupe du monde.»
Toujours selon nos informations, la candidature commune Maroc/Espagne/Portugal pour organiser la Coupe du monde de football en 2030 a été de nouveau évoquée. Cinq fois candidat malheureux à l’organisation de la compétition (en 1994, 1998, 2006, 2010 et 2026), le Maroc ambitionne de devenir le second pays du continent, après l’Afrique du Sud en 2010, à organiser une Coupe du monde. Et si le Maroc avait annoncé concourir pour l’édition 2030, il reste ouvert à la possibilité d’une candidature commune, pour ce tournoi qui sera en 2030 le «Mondial du centenaire», un siècle après la première Coupe du monde. Abdellatif Hammouchi examine déjà toutes les options.