Le Magazine Orient XXI vient de publier un entretien accordé à l’ancien journaliste de l’AFP à Rabat, Ignace Dalle par l’historien et journaliste marocain Maâti Monjib, présenté d’emblée comme celui « qui avait entamé en octobre 2015 une grève de la faim de vingt-quatre jours pour que cesse le harcèlement dont il était l’objet avec plusieurs autres activistes ». Une présentation qui annonce la couleur dans le but de mieux accrocher le lecteur.
Des gens qui font la grève de la faim pour défendre ce qu’ils estiment leurs droits, sont légions au Maroc et trop souvent, personne n’en parle. Mais Si Maâti, lui, n’est pas un citoyen lambda et il adore les feux des projecteurs. D’ailleurs il fait tout pour ne pas se faire oublier et n’hésite pas à recourir à des mercenaires de la plume dont fait partie notamment Ignace Dalle qui, soit dit en passant, choisit bien ses moments pour tirer tel un sniper. Car comment expliquer que cette interview sorte maintenant alors que les marocains sont plus que mobilisés pour défendre leur intégrité territoriale, et au moment où les yeux sont braqués sur la rive est de l’Ile de Manhattan qui abrite le siège de l’ONU où l’avenir des Provinces du sud est en train de se jouer ?
Maâti Monjib et son intervieweur n’en ont cure. Cette affaire ne semble ne les concerner ni de prés ni de loin, car tout ce qui importe c’est de savoir comment son procès et ses « ennuis avec le pouvoir sont-ils perçus par les Marocains et les pays proches du Maroc », et si « la presse en parle-t-elle et dans quels termes ». Ce à quoi Monjib répond, entre autres, que « la plupart des Marocains ne sont même pas au courant de ce qui nous arrive ».
Fort heureusement pour lui, car si les marocains venaient à s’intéresser à son cas et au procès qui lui est intenté pour blanchiment d’argent, fraude fiscale notamment, et s’ils venaient à apprendre qu’en pareille période de tension entre le Maroc et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, il n’a pipé mot, on se demanderait comment ils réagiraient, sachant qu’ils auraient aimé entendre un des leurs se prononcer, en tant qu’historien et journaliste, sur cette affaire.
Ils auraient aimé également que l’ancien journaliste de l’AFP lui pose une question dans ce sens au lieu de se contenter de lui demander « dans quel état d’esprit » il se trouve à la veille de la reprise de son procès prévu le 23 mars devant le tribunal de première instance de Rabat, après deux reports, les 19 novembre et 27 janvier dernier, de lui donner l’occasion d’annoncer une « mobilisation » en sa faveur et autres inculpés samedi 19 mars en France et au Maroc, soit une semaine après l’autre « mobilisation » en faveur d’une cause, nationale celle-ci, qui a fait sortir plus de 3 millions de marocains, y compris des étrangers, dans la rue , une cause qui normalement devrait le concerner lui aussi, mais apparemment ce n’est pas le cas.
En attendant qu’il rejoigne la cause nationale, il lui est demandé de s’acquitter de la somme de 1.267.111,36 à tire d’impôts qu’il doit à l’administration des impôts, une somme découverte suite à une opération de contrôle fiscal au titre de la période 2011-2014, à laquelle a été assujetti M. Monjib, poursuivi pour irrégularités financières dans la gestion de son bureau d’études «Centre Ibn Rochd d’Etudes et de Communication».