La Russie a dénoncé vendredi 10 décembre la décision de la justice britannique d’annuler en appel le refus d’extrader vers les États-Unis le fondateur de Wikileaks Julian Assange, que Washington veut juger pour une fuite massive de documents.
«Cette décision honteuse dans une affaire politique contre un journaliste et une personnalité publique est une nouvelle illustration de la vision du monde cannibale du tandem anglo-saxon», a affirmé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur son compte Telegram. «L’Occident a fêté dignement la Journée internationale des droits humains (le 10 décembre, NDLR) et la fin du “Sommet pour la démocratie”», a-t-elle ironisé, en référence à un sommet virtuel organisé par le président américain Joe Biden qui s’achève vendredi.
Fuite de 700 000 documents américains classifiés
Moscou prend régulièrement la défense de Julian Assange, qu’elle présente comme un champion de la liberté de la presse. Les États-Unis lui reprochent d’avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
En 2016, à un moment clé de la campagne présidentielle américaine, Wikileaks avait également publié des milliers de courriels piratés de l’équipe de la candidate démocrate Hillary Clinton, ce qui a contribué à sa défaite face à Donald Trump. Cet épisode a alimenté les soupçons de collusion entre Moscou et Julian Assange, qui a par ailleurs collaboré régulièrement avec la chaîne de télévision RT, propriété du Kremlin.