De loin, il peut passer pour un parti calme et taciturne. Pourtant, de près, Mouvement Populaire (MP) est un parti qui sait s’immiscer là où il le faut, sur l’échiquier politique. Changements internes, alliances… ? Comment se positionne le MP à l’horizon des échéances 2021 ?
Actuellement, l’heure est aux remaniements internes. Plusieurs partis s’offrent un ravalement de façade en prévision des échéances 2021, essayent de régler leurs conflits internes et initient une « réconciliation » pour apaiser leurs tensions. On connaît au MP peu de scandales contrairement, à titre d’exemple, au PJD, peu de tensions internes comme celles du PAM, et encore moins de réactions fulgurantes ou d’événements embarrassants comme ceux du PPS, excepté un dernier congrès sanglant de la jeunesse harakie. Selon Mohand Laenser, secrétaire général du parti, l’heure est à une préparation pré-électorale. « A l’heure actuelle où je vous parle, la priorité du parti consiste à faire une lecture concentrée des règles électorales, en vue de recenser quelles modifications pouvons-nous y apporter ? Cela dit, nous n’avons pas encore commencé à nous préparer pour les échéances 2021 », a-t-il affirmé. Et d’ajouter que le parti se concentre également sur l’organisation des rencontres « de communication », sans pour autant que cela ait un but électoral. Le moulin semble donc tourner à moitié-régime pour le parti, et rien ne presse encore.
Précédant une année éléctorale, la question des alliances se pose. Dans une logique chronologique, le MP a toujours réussi à se frayer une place parmi les partis politiques, même en temps tumultueux. Lors de la formation du gouvernement d’El Othmani, le long de 5 mois de blocage, le MP n’a été que peu mentionné dans les raisons dudit blocage. Il a sagement laissé le RNI, son allié de longue date, faire les tractations, jusqu’à se retrouver dans une formation gouvernementale douillette, composée de ses alliés les plus proches : le RNI, l’UC, l’USFP. Dans une approche descriptive, M. Laenser affirme que « le MP est parti centriste, qui nourrit de bonnes relations avec un grand nombre de partis. Cela dit, la question des alliances est une question que nous ne sommes pas encore posé, sauf que nous sommes très proches des partis avec lesquels nous formons le gouvernement ». En somme, il semble que les alliés du MP resteront les mêmes, sauf que le parti à l’air de tourner définitivement le dos au PJD. Rappelons que Laenser s’était désolé du fait que la justice sociale et territoriale, une des priorités du MP, ne figure pas parmi les priorités du gouvernement. Les partis se sont retrouvés au fur de ces années de mandats à jouer au tir à la corde concernant des problématiques politiques, sociales et économiques majeures.
Tant les alliances que les priorités électorales, rien n’a changé de ce côté non plus. Les propositions du MP lors de ses réunions avec la Comission Spéciale sur le Modèle de développement (CSMD) sont loin des débats actuels qui secouent la société marocaine, mais ils n’en restent pas moins des sujets importants, qui servent également à marquer la Trademark du MP : éducation, monde rural et amazighité. Ces trois problématiques sont présentes sur chaque programme électoral, chaque congrès, chaque événement, chaque interview. Redondance ou point d’honneur ?






