Les forces de sécurité ont lancé une offensive pour chasser les rebelles. Quelque 180 personnes, dont des étrangers, piégées depuis trois jours dans un hôtel, ont été évacuées vendredi dans la confusion.
La ville de Palma, située dans la province de Cabo Delgado, au nord-est du Mozambique, et seulement à dix kilomètres du mégaprojet gazier piloté par le groupe français Total, est désormais aux mains des djihadistes qui l’attaquaient depuis mercredi, annoncent des sources sécuritaires. «Palma est tenue par les assaillants», a ajouté une autre source qui a requis l’anonymat, affirmant que des combats se poursuivaient dans la zone.
Les quelque 180 personnes, dont des étrangers, qui étaient piégées depuis trois jours dans l’hôtel Amarula ont été évacuées vendredi mais certaines ont ensuite été tuées dans une embuscade, a ajouté une source de sécurité.
Les détails sur l’évacuation restaient confus et la communication via téléphone portable, dans cette zone du nord-est du pays limitrophe de la Tanzanie, est particulièrement aléatoire depuis le début de l’attaque.
Attaque lancée mercredi
Des djihadistes ont lancé leur attaque mercredi après-midi, obligeant des habitants à chercher abri dans la forêt environnante et les travailleurs à se réfugier dans l’hôtel Amarula, situé au nord de la localité.
L’attaque est survenue le jour de l’annonce par le géant français de la reprise des travaux de construction sur le site gazier qui devrait être opérationnel en 2024. Total est le principal investisseur du projet, avec une participation de 26,5 %. Six autres groupes internationaux sont impliqués dans ce projet, dont l’italien Eni et l’américain ExxonMobil.
Un bilan encore inconnu
«Presque toute la ville a été détruite. Beaucoup de gens sont morts», assurait un travailleur par téléphone, vendredi, après avoir été évacué. Il n’a toutefois pas donné de détails sur les victimes et sur leur nationalité.
Une autre personne travaillant pour une compagnie associée à Total a dit que des hélicoptères ont survolé l’hôtel Amarula vendredi, cherchant à établir «un corridor pour évacuer quelque 180 personnes piégées dans [cet établissement]». «Mais à la tombée de la nuit, les rebelles [continuaient] à progresser vers l’hôtel», a-t-elle ajouté.
La ville de Palma, située face à l’océan Indien, est à plus de 1 800 km au nord-est de Maputo dans la province riche en gaz de Cabo Delgado, où les autorités sont confrontées à une violente insurrection depuis 2017. Des djihadistes armés, connus sous le nom de Chabab et qui ont fait allégeance à l’organisation Etat islamique en 2019, y mènent des attaques sanglantes depuis plus de trois ans. Elles avaient faibli ces derniers mois, une accalmie imputée à la riposte militaire.
Le conflit a fait au moins 2 600 morts, dont plus d’une moitié de civils, selon l’ONG Acled, et il a forcé plus de 670 000 personnes à quitter leur foyer, selon les Nations unies.