Nouvelle recrue de l’opposition, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a récemment décidé de se défaire du gouvernement d’El Othmani après avoir été l’un de ses alliés les plus loyaux 8 années durant. Comment le PPS se positionne-t-il aujourd’hui parmi les partis de l’opposition, dont beaucoup nourrissent ressentiments et colère envers la méthodologie du gouvernement précédent ?
Nabil Benabdellah affirme à barlamane.com/fr que « le PPS fait ses premiers pas dans l’opposition. Il y a quelques jours, nous faisions encore partie du gouvernement. Nous sommes dans une sorte de « wait and see ». Nous avons mangé à la même table que le gouvernement pendant un long moment, nous ne pouvons pas en sortir et commencer à tout traiter de mauvaise nourriture ».
Cependant, le PPS ne se défait pas de certaines positions qu’il a prises et qui l’ont poussé à quitter le gouvernement. En premier lieu, « nous avons déjà dit que le gouvernement actuel n’ira pas très loin » affirme Nabil Benabdellah. Il explique cela par le fait que « concrètement, le nouveau gouvernement n’a rien changé en matière de changement de politiques. Le gouvernement a été changé mais rien n’a été mis sur la table, alors qu’il leur a clairement été demandé de procéder à cela dans le discours royal du 30 juillet. Le PPS a appelé dans ce sens à un nouveau souffle démocratique, mais nous n’avons rien vu venir », argumente le Chef du PPS. Il ajoute qu’en tant que parti qui a « vécu le gouvernement de l’intérieur », le PPS avance, en connaissance de cause qu’ « il n’y a aucune perspective de changement politique« .
« Le gouvernement précédent a contribué à un vide politique, à travers lequel s’est installée une crise de confiance qui a touché les milieux économiques », ajoute M. Benabdellah. « Faute de vision, de prérogatives et d’audace politique, mais aussi parce qu’il n’y a pas de leadership politique au sein de ce gouvernement, et sans leadership politique on ne va pas loin. C’est un gouvernement miné de l’intérieur par les divisions internes de la coalition gouvernementale » a-t-il continué, refusant de s’étaler encore plus sur le sujet.
Ensuite, « nous avons dit que les membres du gouvernement allaient continuer de se crêper le chignon » continue M. Benabdellah, et pour honorer ces mots, les événements n’ont pas tardé. Rappelons nous, samedi dernier, quand Saâdeddine El Othmani, chef du gouvernement et Aziz Akhannouch, Secrétaire général du RNI, se sont tirés dessus à coups de mots. El Othmani a sarcastiquement évoqué « un parti qui voulait faire rentrer des jeunes dans le gouvernement », et Akhannouch a contre-attaqué, en menaçant de faire sauter la coalition gouvernementale si le Chef du gouvernement ne laissait pas le RNI en dehors de ses tentatives de faire de la politique.
Nabil Benabdellah annonce, de ce fait, que « le PPS fera une opposition responsable, nous allons voir et juger au coup par coup. Nous soutiendrons ce qui est susceptible d’être soutenu, et nous nous opposerons à ce que nous ne pouvons soutenir, tout simplement ». Ainsi, le PPS se défend de toute étiquette d’opposition hostile.