En marge des travaux de la 8e édition de la conférence annuelle internationale Atlantic Dialogues organisé par Policy Center for the New South, Najat Vallaud-Belkacem a engagé la réflexion sur question de la réforme de l’éducation sous un angle renouvelé.
Najat Vallaud-Belkacem, directrice des Affaires publiques internationales du groupe Ipsos et ex-ministre de l’éducation nationale a appelé, dans des déclarations accordées à Barlamane.com et à d’autres médias en marge des Atlantic Dialogues, à soutenir l’accès des filles à l’éducation. Car elle est moins accessible dans les zones rurales – seulement 26% des filles des zones rurales sont inscrites à l’école primaire, contre 79% de garçons.
Un rapport du Forum économique mondial en 2015 a placé le Maroc, 101 sur 140 pays dans un indice de qualité de l’éducation. Selon un rapport de l’Unesco de 2014, le Maroc était classé parmi les 21 pays les moins bien classés dans le domaine de l’éducation, avec plus de la moitié des élèves des écoles publiques n’ayant pas acquis les compétences nécessaires en lecture et en mathématiques.
Selon la responsable d’origine marocaine, le système éducatif est confronté à de nombreuses difficultés, peu en phase aux exigences du marché du travail. «Le Maroc a besoin non seulement d’une réforme au niveau des approches, des méthodes, des techniques, des programmes mais aussi d’une réforme des perceptions et des mentalités», affirme Mme Vallaud-Belkacem. L’ex-ministre considère la pensée critique comme un large éventail de compétences cognitives et de dispositions intellectuelles pour surmonter les préjugés et évaluer les arguments qui impliquent interprétation, analyse, évaluation et inférence. Elle soutient que la pensée critique est la discipline de vérifier la meilleure pensée qu’une personne peut avoir sous toutes conditions ou tout contexte. «Il est urgent que l’éducation offre aux étudiants la possibilité de développer des compétences, des aptitudes et des capacités, applicables à la vie en dehors de la classe» a-t-elle déclaré.
Ces dernières années, les gouvernements successifs ont tenté de mettre en œuvre des ajustements structurels pour accroître l’accès à l’éducation, pour les filles notamment, et améliorer les performances du système éducatif. Mme Vallaud-Belkacem appelle à encourager «l’octroi de bourses» ainsi que les pratiques «qui font progresser les compétences de pensée critique et l’autonomisation des élèves». Elle affirme que les attentes qui prévalent dans l’école marocaine «interfèrent avec le développement de relations pédagogiques qui favoriseraient l’éclosion d’un projet de citoyenneté démocratique» et appelle à promouvoir et soutenir le développement professionnel des enseignants dès le début de sa carrière et tout au long de la vie.
Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) a placé le Maroc 75ème sur les 79 pays qui ont participé à une évaluation internationale? Celle-ci questionne les capacités des élèves de 15 ans en lecture, en mathématiques et en sciences. Menée tous les trois ans, l’étude a eu lieu en avril 2018 sur un échantillon de 6814 élèves marocains de 179 écoles secondaires. Dans tous les domaines d’études, les étudiants marocains ont obtenu un score inférieur au score moyen du PISA.
En lecture, les étudiants marocains ont obtenu un score de 359 points, bien en deçà de la moyenne internationale de 487 du PISA. Le score moyen national du Maroc en mathématiques est de 368 points, soit 100 points de moins que la moyenne internationale de 489. En sciences, les étudiants marocains ont atteint un score de 377 points, contre une moyenne internationale de 590 points.






