Le CNDH s’apprête à déposer son mémorandum relatif à l’amendement de la loi 10-16 du Code pénal, auprès des présidents des deux Chambres ainsi qu’auprès des différents groupes parlementaires. Une nouvelle qui n’a pas l’air de plaire à Najib Boulif. L’ex-secrétaire d’Etat chargé du transport, depuis qu’il a été démis de ses fonctions, use de sa page Facebook pour commenter à tort et à travers les actualités du pays.
Il semblerait que l’oisiveté ne convienne pas à Najib Boulif. Sur Facebook, il glose sur le mémorandum du CNDH qui n’a pas encore été présenté au Parlement, ce qui veut dire que son contenu est encore inconnu du public. Cela n’empêche pas Boulif de spéculer sur ce qu’il pourrait contenir. Pour rappel, le CNDH a fait état sur son site officiel, d’un mémorandum élaboré après que le Conseil ait été témoin du « débat dans lequel les marocaines et les marocains se sont exprimés en faveur des libertés individuelles et de la protection de la vie privée, du drame humain des condamnés à mort et de leur désespoir, et des faits accrus de violence physique et verbale dans les espaces public et privé ».
Alors que ce mémorandum porte sur la protection des libertés et le respect des principes de légitimité, de nécessité et de proportionnalité des lois, Najib Boulif, comme à son habitude, y voit le diable. Il estime que ce mémorandum n’a pas lieu d’être, et qu’ « une institution publique ne devrait pas élaborer de recommandations qui vont à l’encontre de l’avis de la majorité des Marocains ». A croire que Boulif élabore ses propres chiffres et sondages pour étayer ses fades réquisitoires basés sur … rien puisque le mémorandum n’est pas encore rendu public.
Se jetant la tête première dans le fossé, Najib Boulif continue en affirmant que ce mémorandum appelle à dépénalisation de l’homosexualité et des relations sexuelles consensuelles hors mariage, ainsi que l’abolition de la peine de mort, le comble des tares pour Boulif !
D’ailleurs, dans les commentaires, aucune réaction à son monologue. Les centaines d’internautes qui ont choisi de répondre sous sa publication, sont surtout préoccupés par la copieuse retraite dont a hérité Najib Boulif, certains étant sarcastiques, d’autres plus colériques. Et d’autres enfin n’ont pas hésité à remettre les pendules de Boulif à l’heure, en lui rappelant qu’un mémorandum n’est pas un projet de loi, ou en démontrant l’absurdité de son opposition aux libertés individuelles. Ainsi, le discours de Boulif ne semble pas taper là où il vise.