Interrogé sur les relations entre l’Espagne et le Maroc, Nasser Bourita a estimé que les deux pays «ont vécu une crise sans précédent qui a affecté la confiance mutuelle et a conduit à s’interroger sur le sort de ces relations».
Le ministre marocain des Affaires étrangères Naser Bourita a déclaré, lundi 15 novembre, dans des propos rapportés par l’agence espagnole EFE, que le Maroc «doit se libérer de la logique de chantage entretenue par l’Europe» et que tout futur accord avec l’UE devra «respecter la souveraineté marocaine» englobant le Sahara.
Il s’agit de propos figurant dans le procès-verbal, auquel l’EFE a eu accès, issu de la réunion de la commission des Affaires étrangères qui s’est tenue le 9 novembre à huis clos au Parlement marocain, au cours de laquelle M. Bourita a répondu aux questions des députés sur les accords de pêche et d’agriculture avec l’UE (temporairement annulés par la justice européenne pour couvrir le Sahara), ainsi que sur les relations avec l’Espagne.
«Concernant l’accord de pêche avec l’UE, le ministre a déclaré que le Maroc doit se libérer de la logique de chantage que l’Europe fait de temps en temps et a rappelé que tout futur accord doit respecter la souveraineté marocaine comme point de départ», indique le rapport de la Commission.
M. Bourita a ensuite rappelé le dernier discours du roi Mohamed VI, dans lequel le monarque a averti que le Maroc ne signera aucun accord international qui n’inclurait pas le Sahara, et a souligné, dit le procès-verbal, «la nécessité de trouver d’autres alternatives aux accords qui ne respectent pas la souveraineté marocaine».
Interrogé sur les relations entre l’Espagne et le Maroc, il a indiqué, selon la transcription, qu’«ils ont vécu une crise sans précédent qui a affecté la confiance mutuelle et a conduit à s’interroger sur le sort de ces relations».
Le chef de la diplomatie marocaine a ajouté que le Maroc «s’accroche à l’esprit de bon voisinage et aspire au meilleur dans ses relations avec son voisin du nord, dans le cadre du respect mutuel, du respect des engagements et d’une coopération constructive dans différents domaines pour inaugurer une nouvelle étape.»
Avant de répondre aux questions des députés, le ministre a prononcé un discours devant la commission dans lequel il a également fait référence à l’UE. Dans les détails, il a affirmé que le Maroc a accompli ces dernières années «des réalisations importantes» dans ses relations avec l’UE, «notamment dans la consolidation de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire» à travers la signature des accords de pêche et d’agriculture.
Cette «dynamique renouvelée» avec l’Europe nécessite, a-t-il dit, «une plus grande coordination et vigilance» face à ce qu’il a qualifié de «manœuvres» du Front Polisario, en référence à ses recours contre les accords que la justice européenne a temporairement suspendus.
M. Bourita a ajouté que son ministère «mobilise le soutien nécessaire au sein des institutions de l’UE et des pays membres» pour préparer le recours contre la décision des juridictions européennes, dans laquelle «le Maroc et l’UE entendent corriger les déséquilibres et rétablir la situation originale.»