Dans un décor saharien d’acacias et de dromadaires, des coureurs ont participé dimanche au premier marathon de l’histoire du Niger, près de la ville d’Agadez sous la surveillance étroite de dizaines de militaires déployés pour éviter toute attaque de jihadistes.
Après deux éditions en 2014 et 2016, le Grand marathon du Ténéré (GMT) propose cette année la distance de 42 kilomètres, une première dans ce pays où aucun marathon n’avait jamais été organisé. Avec un prestigieux parrain : le Marocain Lahcen Ahansal, dix fois vainqueur du Marathon des sables, l’une des courses les plus difficiles au monde.
Une vingtaine de participants se sont élancés à 07h30 dans une relative fraîcheur matinale à travers le Sahara, près de l’oued Oufotikine, au sud d’Agadez, la grande ville du nord désertique du Niger. La température est ensuite montée jusqu’à 28 degrés à l’ombre.
L’évènement, qui compte également un semi-marathon, un 10 kilomètres et des courses juniors et handicapés, a rassemblé environ 800 participants venus d’Agadez, de tout le Niger, mais aussi du Togo, du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Maroc et de France.
Placé sous le slogan « Courir pour la paix au Sahel », le Grand Marathon du Ténéré a pour objectif de rompre l’isolement de la région, qui abrite aussi de nombreux réfugiés qui tentent ou ont tenté d’émigrer vers l’Europe. Rappelons que le Niger fait face à des attaques jihadistes depuis 2015, comme son voisin le Burkina Faso, et le Mali depuis 2012. Le 10 décembre, 71 militaires nigériens ont été tués dans l’attaque d’Inates, dans l’ouest, revendiquée par le groupe Etat islamique, la plus grave perpétrée dans le pays. Dans ce contexte très tendu, l’armée et la police ont été déployées en nombre pour assurer la sécurité.