L’ouverture de la primaire devant désigner le candidat du parti au pouvoir à la présidentielle de 2023 au Nigeria a pris du retard mardi.
En début de soirée, les délégués du Congrès des progressistes (APC) étaient toujours en train d’arriver à Eagle Square, lieu retenu pour la tenue de la primaire à Abuja.
La primaire, qui peut débuter une fois les 2.340 délégués accrédités et installés, devait s’ouvrir officiellement avec l’arrivée du président nigérian Muhammadu Buhari prévue initialement à 14h15 GMT.
« Les accréditations sont quasiment terminées, et les derniers délégués en train d’arriver. Le chef du parti est déjà assis, et notre président devrait arriver d’un moment à l’autre », a déclaré Abdullahi Sule, gouverneur et responsable de la communication de la primaire, à la télévision nigériane.
Les électeurs du pays le plus peuplé d’Afrique doivent se rendre aux urnes le 25 février 2023 alors que le président Buhari se retire au terme de son second mandat, comme le prévoit la Constitution.
Aux alentours d’Eagle Square, des centaines de militants portant les couleurs du parti – vert, blanc, bleu et rouge – se massaient le long des avenues, agitant des drapeaux, selon des journalistes de l’AFP.
Vingt-trois personnalités en lice pour cette primaire espèrent devenir le candidat de l’APC pour ce scrutin, dont un des principaux enjeux sera la question de la sécurité dans ce pays meurtri par des violences criminelles et jihadistes.
– Insécurité généralisée –
Parmi les principaux candidats de l’APC figurent le chef historique du parti, Bola Tinubu, l’actuel vice-président Yemi Osinbajo, l’ancien ministre des Transports Rotimi Amaechi et le président du Sénat, Ahmad Lawan.
Le président Buhari n’a pas apporté de soutien public à un candidat particulier, demandant à ce que « les délégués soient libres de décider ».
Selon le programme officiel, les 2.340 délégués devaient initialement voter entre 17h00 et 20h00 GMT, et le résultat être dévoilé autour de 21h00 GMT. Mais à 18h00 GMT, la primaire n’avait toujours pas commencé.
Le principal parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), a déjà choisi son candidat il y a quelques jours, en la personne d’Atiku Abubakar, ancien vice-président et richissime homme d’affaires originaire du Nord, qui se présente pour la sixième fois en trois décennies à la présidence.
M. Abubakar et le candidat de l’APC s’affronteront, parmi d’autres, pour obtenir la présidence d’un pays en proie à une insécurité généralisée, de l’insurrection jihadiste dans le Nord-Est aux bandes criminelles qui ravagent le Nord-Ouest et le centre, en passant par des mouvements séparatistes dans le Sud-Est.
L’économie est également un sujet majeur au Nigeria, qui compte 215 millions d’habitants dont 83 millions vivent sous le seuil d’extrême pauvreté (1,90 dollar des Etats-Unis par jour et par personne), selon le dernier recensement de l’organisation World Poverty Clock.
La plus grande économie d’Afrique, affaiblie par la pandémie de coronavirus, subit désormais les retombées de la guerre en Ukraine, qui ont fait grimper les prix des carburants et des denrées alimentaires sur tout le continent.