Yeux au beurre noir, visage tuméfié mais souriant, l’auteur d’une fusillade dans une mosquée des environs d’Oslo, également suspecté du meurtre de sa demi-soeur, a été placé en détention provisoire lundi et devrait répondre d' »acte terroriste » et d' »homicide ».
Agé de 21 ans, Philip Manshaus, à qui la police prête des « vues d’extrême droite » et des « positions xénophobes », rejette les accusations portées contre lui et a demandé à être relâché.
Visage, cou et mains couverts d’hématomes et d’égratignures vraisemblablement occasionnés quand des membres de la mosquée l’ont maîtrisé, il a fait sa première apparition publique lundi lors de sa présentation devant le tribunal d’Oslo.
Vêtements sombres et cheveux courts, il est entré dans le prétoire en souriant aux caméras.
A l’issue de l’audition à huis clos, le juge a ordonné sa mise en détention provisoire pour quatre semaines, dont les deux premières en isolement total.
Selon son avocate Unni Fries, Manshaus avait demandé sa remise en liberté. « Il rejette les accusations et exerce son droit à ne pas s’expliquer », a-t-elle déclaré à la presse. S’il n’a pas encore été formellement inculpé, la police a à ce stade de la procédure élargi les qualifications pour y inclure celle d’ « acte terroriste », en plus d’ « homicide ».
Muni d’au moins deux armes, Manshaus a ouvert le feu samedi après-midi dans le centre islamique Al-Noor à Baerum, banlieue résidentielle d’Oslo. Seuls trois fidèles se trouvaient dans la mosquée à ce moment-là. Un homme de 65 ans, présenté dans les médias comme un ancien officier de l’armée pakistanaise, s’est jeté sur lui pour le maîtriser et a été légèrement blessé dans l’empoignade. La police a indiqué lundi disposer d’une vidéo des faits filmée avec une caméra « GoPro » fixée sur un casque que portait l’assaillant.
Manshaus est aussi soupçonné d’avoir tué sa demi-soeur de 17 ans, dont le cadavre a été retrouvé quelques heures après la fusillade au domicile qu’ils partageaient.