Noureddine Miftah, fondateur de l’hebdomadaire Al Ayam et Président de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux a annoncé (FMEJ), dans un communiqué, sa décision de démissionner de son poste.
Le journaliste déclare que c’est avec « un profond regret » qu’il démissionne de son poste à la tête de la FMEJ et ce, à cause d’un « profond désaccord à propos des orientations de la Fédération, désormais à contrario de ses principes et valeurs professionnels et éthiques ». Ce désaccord est d’origine financière, vu la crise économique que traverse le secteur de la presse. Miftah considère que « réduire le combat de la Fédération à la simple recherche de plus de ressources financières publiques, de quelque manière que ce soit, constitue une menace sérieuse pour le rôle et la responsabilité de tout journalisme digne de cette étiquette. »
Miftah estime que la FMEJ est censée jouer le rôle d’un « praticien, qui soigne les maux du secteur journalistique », en « combattant la corruption dans le monde du journalisme, en affrontant la médiocrité et le laisser-aller, tout en restant ferme face à l’accessibilité des médias » ; or, la réalité est toute autre, se désole le journaliste, car « le mal commence à atteindre le médecin censé soigner les maux ».
Miftah déplore la prolifération des médias sensationnels et médiocres, au contenu ni utile ni de qualité, particulièrement sur internet. Il donne l’exemple de L’express, publication du Washington Post, qui a dû mettre la clé sous la porte la semaine dernière. Dans son dernier numéro, l’on pouvait lire en grand titre « profitez bien de vos téléphones méprisables ». Ainsi, Miftah affirme : « je crains qu’il ne nous arrive le contraire, et qu’à la fin on nous dise : « profitez de vos journaux méprisables », si la situation ne s’arrange pas.