La situation épidémiologique au Maroc continue de s’améliorer. Le taux d’incidence quotidien se maintient sous la barre d’un cas positif pour 100 000 habitants depuis quelques jours. C’est la raison pour laquelle les autorités ont annoncé lundi de nouveaux allègements des restrictions sanitaires.
Les assouplissements des restrictions sanitaires annoncées lundi apportent un nouveau souffle pour les TPE-PME qui ont été lourdement pénalisées par la crise, indique Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine de TPE-PME, dans une déclaration à Barlamane.com/fr.
«Le maintien des restrictions a plongé un nombre important d’entreprises dans la crise. Plusieurs entrepreneurs du tissu des TPE ont déjà jeté l’éponge et déclaré faillite. Grâce à ces nouvelles mesures, l’événementiel, industrie quasiment à l’arrêt depuis le début de l’épisode épidémique, renaîtra de ses cendres», a-t-il souligné.
2020, une hécatombe pour le secteur de l’événementiel
En effet, les annulations en cascade des manifestations et des événements majeurs, en application des mesures de confinement sanitaire, ont mené l’activité de cet écosystème à l’arrêt depuis mars. Les TPE et les PME, qui dominent le secteur dont l’activité est marquée par une forte saisonnalité, ont mal digéré ce repli de la demande et ont vu leur trésorerie basculer dans le rouge, rappelle M. El Fergui, précisant que cette industrie fait travailler une multitude d’acteurs économiques et implique la coopération de nombreux prestataires.
Les autorisations de déplacement limitent la mobilité des entrepreneurs
Par ailleurs, le président de la Confédération marocaine de TPE-PME fait observer que «les autorités exigent toujours une autorisation de déplacement, ce qui limite la mobilité des entrepreneurs». Il indique avoir précédemment appelé le gouvernement à «prévoir pour les déplacements professionnels entre villes uniquement l’attestation délivrée par les entreprises et non pas celle du Bacha».
«Malheureusement, aucune réponse ne nous a été communiquée jusqu’à présent. Et nous avons constaté plusieurs abus au niveau des barrages. Cela pénalise surtout les TPE qui travaillent dans le secteur du BTP. De plus, la durée de validité des attestations de déplacement dérogatoire n’a pas encore été fixée par un décret d’application ni communiquée. Alors que la Bachawya estime que sa durée est d’un mois, certains agents affirment que sa durée de validité ne doit pas dépasser sept jours (…) On attend toujours des décrets d’application qui fixent ces délais», a-t-il relevé.
«Face à cette situation, plusieurs TPE ont renoncé à leurs marchés. D’ailleurs certaines entreprises refusent désormais de répondre aux appels d’offres qui concernent des projets qui ne se trouvent pas dans leurs villes. J’ai envoyé ce matin un message au chef du gouvernement pour relancer les discussions autour de ce point», a-t-il poursuivi.
Les TPE-PME en colère, des cas de suicide signalés depuis le début de la crise
Rappelons que dans un communiqué publié le 19 mai, la Confédération des TPE-PME a signalé que «des cas de suicide ont été enregistrés dans les rangs des chefs des TPE à cause des difficultés financières. A cela s’ajoute les difficultés rencontraient par cette frange pour accéder aux financements ainsi qu’à la commande publique. Les discussions avec le gouvernement sur ce sujet sont au point mort et aucun plan de relance ne nous a été présenté (…) Aujourd’hui, il est impératif de donner un nouveau souffle aux TPE».