Le media Off-Investigation, site d’informations spécialisé dans l’enquête journalistique au long cours, s’intéresse aux compromissions d’Emmanuel Macron avec le régime algérien.
L’investigation commence en février 2017, lorsqu’en pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron se rend à Alger. Le ton est donné quand il rencontre des officiels et des affairistes et oligarques proches du pouvoir, délaissant la société civile. Il se réunit, révèle le site d’information, avec Issab Rebrab, première fortune d’Algérie, Redha Kouninef, troisième fortune du pays et “bébé” du clan Bouteflika, ainsi qu’avec Ali Hadad, patron du Forum des chefs d’entreprises.
Contre promesse de soutien politique et financier de sa campagne électorale, il va plus loin que soutenir le système. Par recoupement ou témoignages directs, différentes personnalités proches du pouvoir ou spécialistes de la “Françalgérie” révèlent ou corroborent l’enquête journalistique menée par Off-investigation. Il s’agit de l’ancien vendeur d’armes français Bernard Cheynel, un responsable algérien proche des services de renseignement, qui témoigne sous couvert d’anonymat, ainsi que de l’ancien banquier algérien Omar Benderra, le journaliste Marc Endeweld, l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt , le journaliste et fondateur de Mondafrique.com, Nicolas Beau, le journaliste algérien réfugié politique en France, Abdou Semmar ,le journalsite de Mediapart, Antton Rouget et Jean-Pierre Mignard, membre de la délégation d’Emmanuel Macron à Alger en 2017.
Alors candidat à la présidence française, Macron va concéder que la guerre d’Algérie est un crime de l’humanité dans une émission à un media algérien, soulevant un tollé en France. Il va également soutenir sans relâche le régime, “même au plus fort du “Hirak”, quand treize millions d’algériens défilaient dans toute l’Algérie (sur quelque 43 millions que compte toute la population). Il qualifiera même ce régime de démocratie à Djibouti en 2019, au moment où le président Bouteflika désavoué “refusait de quitter le pouvoir” . Avec plus de 200 détenus politiques et la torture pratiquée en Algérie, Macron continue à soutenir le régime d’Alger et choque de larges pans ds populations des deux pays.
Le Hirak se maintient. Macron essaie de prendre du recul sur le tard. Mais, survient le coup de froid avec la quand Macron affirme que l’Algérie n’était pas une nation avant la colonisation française. Ramtane le rappelle à l’ordre lors d’une visite au Mali en déclarant, clairement, qu’avec la France “il y a une logique de donner et recevoir. Il n’y a pas d’offrande à sens unique” . Un mois plus tard Macron fait machine arrière en parlant de regrets et de malentendus.
L’une des conséquences de ses prises de positions , révèle Off-Investigation, est que les Algériens de France manifestent leur déception vis-à-vis de Macron qui “ne laisse pas l’Algérie construire sa démocratie”, et condamnent même la complaisance de l’Etat français et plus particulièrement, du président et de son ministre des Affaires étrangères, le Drian, vis-à-vis d’un régime tortionnaire en échange de contrats gaziers et pétroliers. Un manifestant, interviewé dans le documentaire de Off-investigation rappelle que “les vies humaines ne se marchandent pas”