L’ex-président soudanais, Omar el-Béchir, comparaît aujourd’hui devant la justice à Khartoum où il risque la peine de mort pour son coup d’État de 1989 contre le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Sadek al-Mahdi.
Il s’agit d’un procès inédit dans le monde arabe, car jamais l’auteur d’un putsch réussi n’avait été jugé dans l’histoire récente. Omar el-Béchir sera dans le box des accusés avec 10 autres militaires et six civils, parmi lesquels ses anciens vice-présidents Ali Osman Taha et le général Bakri Hassan Saleh.
Après une instruction menée par le bureau du procureur, il sera jugé par une cour spéciale composée de trois juges. « Omar el-Béchir et Bakri Hassan Saleh ont refusé totalement de coopérer lors de l’instruction mais ils seront présents au tribunal », a affirmé à l’AFP Moaz Hadra, un des avocats à l’origine de cette procédure.
Rappelons qu’Omar el-Béchir est resté au pouvoir pendant 30 ans. Renversé le 11 avril 2019 après un mouvement de contestation populaire qui a duré quatre mois, il est depuis emprisonné. Son procès et celui de 16 co-accusés intervient alors que le gouvernement de transition post-révolutionnaire du Soudan a lancé une série de réformes dans l’espoir de rejoindre pleinement la communauté internationale. Le Soudan s’est également engagé à livrer Béchir à la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’il soit jugé pour crimes de guerre et génocide dans le cadre du conflit au Darfour en 2003-2004, qui a fait 300.000 morts et des millions de déplacés.






