L’art n’est pas un métier mais un mode de vie, une nécessité vitale ; un artiste vit pour son art et à travers son art.
Au Maroc, malheureusement l’artiste n’est pas reconnu en tant que tel ; à l’heure où de nombreux pays à travers le monde, placent l’art et la culture sur un piédestal, au Maroc les choses ne semblent pas avoir beaucoup évolué…
Ce qui nous pousse à la réflexion, c’est, entre autres, la mort de plusieurs artistes dans des conditions à la limite inhumaines… des artistes qui poussent leurs derniers soupirs dans des ‘’taudis’’, sans argent, sans couverture médical, sans RIEN. Le cas des acteurs Hassan Midyaf, Aicha Manaf, pour ne citer que ces deux là.
Des artistes qui ‘’mendient’’ un quelconque soutien financier ; à travers des vidéos qui circulent sur Facebook, ou diffusées sur Youtube.
Certes de mesures ont été prises pour pallier à ce problème, notamment, la possibilité de bénéficier d’une couverture médical (mutuelle) en cotisant la modique somme annuelle de 100O dirhams, mais est suffisant?.
Tout comme l’éducation, la santé et la justice, l’art est un vecteur primordial dans l’évolution et le développement de toute nation ; c’est à travers l’art que l’on véhicule des idées, des valeurs, etc.
C’est à travers l’art également que l’individu se forge une identité, et façonne sa vision du monde.
Il n’y a pas seulement les acteurs qui souffrent de cette situation, hélas, il y a aussi toute une vague de jeunes talents (toutes catégories confondues : Peinture, art de rue, chant, danse) qui ont fait de l’art leur passion et leur gagne pain, et qui se retrouvent confrontés à un mur en béton presque infranchissable… La passion et la niaque y sont ; mais ils ne trouvent aucun soutien externe pour les aider à canaliser cette ‘’rage’’ intérieure qu’ils ont préféré déverser dans l’art.
Les manifestations culturelles et artistiques sont de plus en plus présentes, l’acceptation sociale de l’art est elle aussi de plus en plus répandue ; mais il y a hélas un long chemin à parcourir, pour qu’on ait une industrie culturelle et artistique en bonne et due forme, un système médiatique à la ‘’hollywoodienne’’ où un acteur débutant interprétant un rôle secondaire a droit à son moment de gloire et à une ‘’standing ovation ‘’ des foules…
Un acteur Marocain passe sa vie à divertir, à faire rire, pleurer danser et chanter les foules pendant des années pour se retrouver à la fin de ses jours, oublié et laissé pour mort sur le lit d’un hôpital publique (dans le meilleur des cas) ou chez lui dans un 20 mètre carré perché sur le toit d’un immeuble.
Selon l’artiste, dramaturge Milan Kundera :’’La culture, c’est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre’’.