Intervenant devant le Comité des 24 des Nations unies, lundi à New York, Sabri Boukadoum, l’ambassadeur chargé d’Affaires de l’Algérie, s’est nerveusement élevé contre la quinzaine de pays qui ont tous cité, de concert, la responsabilité de l’Algérie en tant que l’un des quatre participants aux tables rondes de Genève, prétextant que son pays “n’est pas partie mais juste un observateur”.
S’exprimant à sa suite, le Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale a interpellé Sabri Boukadoum à travers huit interrogations, sur le véritable rôle de l’Algérie dans le dossier du Sahara marocain :
Si l’Algérie n’est qu’un observateur, pourquoi armer, financer, abriter et se mobiliser diplomatiquement pour le « polisario », mouvement séparatiste armé non étatique ?
Si l’Algérie n’est pas partie dans l’affaire du Sahara, pourquoi met-elle une partie de son territoire -les camps de Tindouf- au profit du « polisario », et où sont séquestrés depuis plus de 40 ans, dans des conditions inhumaines, des civils originaires des provinces sahariennes du Maroc ? preuve en est cette situation a été dénoncée par le Comité des droits de l’Homme de l’ONU dans ses recommandations à la suite de l’examen du rapport périodique de l’Algérie en juillet 2018.
Si l’Algérie n’est qu’un simple observateur, poursuit Omar Hilale, pourquoi donc « terroriser les diplomates à New York auprès de leurs capitales en recourant aux mensonges et à la déformation de leurs interventions ? Car pour l’Algérie, la souveraineté des délégations n’existe pas : soit vous êtes avec elle dans le dossier du Sahara soit vous êtes contre elle, même lorsque vous gardez le silence ».
Si l’Algérie n’est pas partie principale dans ce dossier, pourquoi nourrit-elle la culture de la haine du Maroc et du séparatisme auprès des enfants dans le cycle primaire en introduisant dans le cursus scolaire et dans les examens de fin d’année un pseudo-postulat selon que l’Union du Maghreb Arabe ne sera effective que lorsque le Sahara «sera indépendant» ? L’Ambassadeur Hilale a bien précisé suite à cette question rhétorique que le Sahara ne sera jamais indépendant et qu’il fera toujours partie intégrante du Maroc.
Si l’Algérie n’est qu’un observateur, pourquoi a-t-elle proposé, le 2 novembre 2001, à Houston, par la voie de son ancien président, la partition du territoire et de la population du Sahara ? Cette proposition est la négation même du principe de l’autodétermination et du mythe «du territoire et du peuple sahraouis», que l’Algérie prétend défendre. Et d’ajouter que cette proposition algérienne a été catégoriquement rejetée par le Maroc car toutes les populations, qu’elles soient dans les provinces du Sud ou dans les camps de Tindouf, sont unies dans leur marocanité.
Si l’Algérie n’est pas partie, pourquoi continue-t-elle de faire la sourde oreille depuis 40 ans aux appels incessants et pressants de la Communauté internationale, y compris le Conseil de Sécurité dans ses résolutions depuis 2011 pour le recensement et l’enregistrement des populations des camps de Tindouf, en Algérie ? Indiquant que c’est le seul moyen pour protéger les droits de ces populations, bafoués chaque jour, et qui sont exposées à l’intimidation et à la violence.
Si l’Algérie n’est qu’un simple observateur, pourquoi continue-t-elle de couvrir le détournement de l’aide humanitaire adressée aux populations des camps de Tindouf ? L’Ambassadeur Hilale a rappelé les conclusions du rapport d’investigation de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), qui confirment que «des manœuvres frauduleuses organisées se sont produites au cours d’une longue période» et qu’une «partie importante de ces détournements a été organisée par des dignitaires du polisario».
Et enfin, questionne le diplomate marocain, si l’Algérie n’est pas partie principale, pourquoi impose-elle des taxes sur l’assistance humanitaire destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf ? Chose qui constitue un cas unique dans le monde.
Le diplomate marocain en a appelé à la décence de l’Algérie lorsqu’elle déclare qu’elle n’est qu’un Etat observateur dans la question du Sahara marocain. Soulignant que les faits sont têtus et qu’ils confirment que sans l’activisme et l’ingérence agressifs de l’Algérie, il n’y aurait ni “polisario”, ni dossier du Sahara, ni examen de cette question par les Nations unies.
«La Communauté internationale s’est rendue compte de la supercherie créée et maintenue par l’Algérie et qui ne trouve plus aucun écho nulle part au monde» a ajouté M. Hilale, soulignant que c’est ce que vient de faire, avant-hier, le Salvador entre autres Etats souverains, par la voix de son président, M. Nayibe Bukele, en retirant sa reconnaissance de la Rasd en la qualifiant de «république virtuelle ».Et ce en réaffirmant « son soutien à l’intégrité territoriale du Maroc et sa souveraineté nationale, ainsi que son initiative d’autonomie comme seule solution à ce différend régional », a conclu l’Ambassadeur Hilale.