«Le Maroc a un passé ‘‘glorieux’’ (…) et un mouvement séparatiste en déclin ne pourra pas se hisser à son niveau», aurait déclaré le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Khaled Ben Ahled Al Khalifa en faisant allusion au Polisario.
Cette phrase, à en croire Russia Today, a été prononcée suite à la décision du retrait du Maroc et d’autres pays arabes en majorité du Golfe du Sommet arabo-africain de Malabo (Guinée Equatoriale).
Le Maroc, rappelle-t-on s’est retirée avec 8 autres pays pour protester contre la présence de la pseudo « république sahraouie ».
Des propos du ministre bahraïni qualifiés par le quotidien algérien « El Watan » d’insanités. rien que ça. Et pourtant, cette phrase résume à elle seule une réalité qui dure et perdure depuis quatre décennies, et qui ne trouve malheureusement pas d’écho chez nos voisins algériens atteints de surdité et de myopie.
Pourtant, une analyse simple de ce geste (le retrait de ces pays) de la part de ce média aux ordres des généraux algériens, aurait montré que si de telles pointures se sont solidarisées avec le Maroc, c’est qu’ils n’en peuvent plus de voir traîner ce conflit à cause de l’acharnement de ces mêmes généraux qui ont emmené l’Algérie là ou elle se trouve actuellement, au bord du gouffre.
Et puis dire que les royaumes du Golfe se liguent contre le Sahara occidental, au moment où la cause sahraouie enregistre des succès en Occident, et que ces pays du golfe bottent en touche et rament à contre-courant de la légalité internationale, c’est tout simplement le signe d’une paranoïa de la part de nos confrères et des dirigeants algériens, et de l’ échec d’une diplomatie algérienne qui a longtemps eu recours aux pétrodollars pour s’acheter les faveurs et arracher le soutien de nombres de pays africains et autres, des pétrodollars dont la source s’est tarie avec la chute des prix du petrole.
Et puis lorsque le quotidien El Watan parle de « Royaumes du golfe » ayant soutenu le Maroc, cela relève encore une fois de la désinformation, car parmi les pays qui se sont retirés de ce sommet, figurent aussi le Yémen et la Somalie qui jusqu’à preuve du contraire, ne sont pas des monarchies.
Pour El Watan, ces délégations (arabes) ont tenté de faire du lobbying pour exclure le Sahara occidental de cette rencontre, mais leurs tentatives se sont avérées vaines face à l’intransigeance de l’Union africaine qui a insisté sur la participation du Sahara occidental. Dont acte. Maintenant, il appartient à cette organisation panafricaine de tirer les conséquences de sa décision, sachant que ces « Royaumes du Golfe », participent à ce genre de sommet pour aider cette Afrique retenue en otage par une poignée de nostalgiques et de dictatures qui sévissent encore sur le continent. A défaut du soutien financier de ces monarchies, cette UA, qui est loin de refléter pourtant pas la position de tous les pays membres, il lui reste l’Algérie dont l’économie est au bord du gouffre et dont les dirigeants sont en réanimation constante assommés qu’ils sont par la baisse des prix de l’or noir.
Quant à la position de l’Arabie Saoudite (la première à se retirer du sommet), elle intervient, estime El Watan, au moment où ce pays et l’Algérie tentaient d’ouvrir une nouvelle page dans leurs relations bilatérales.
A la faveur de la dernière visite effectuée dans le royaume par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, les deux pays ont affiché leur volonté de donner un nouvel élan à leur coopération. Mais la position de l’Arabie Saoudite en faveur du Maroc risque de renvoyer les relations algéro-saoudiennes à la case de départ, déplore ce journal qui nous livre le pronostic suivant: « en ameutant tous ses amis du golfe arabe contre le Sahara occidental, le Maroc a montré ses vraies intentions en introduisant, l’été dernier, sa demande d’intégrer l’Union africaine (UA). Il veut chasser le Polisario de cette organisation. Mais la tâche ne sera pas facile. Et pour cause, la charte de l’UA ne permet pas l’exclusion d’un membre fondateur de l’Union, dont le Sahara occidental. Ainsi, Rabat se complique sérieusement la vie et risque de voir sa demande rejetée en janvier prochain, à l’occasion du sommet de l’UA », decrete El Watan.
Après ce pronostic, place à l’analyse par ce journal qui considère que « la campagne menée par le roi Mohammed VI auprès de plusieurs pays africains pourrait s’avérer vaine dans la mesure où la présidence de l’UA a déjà réaffirmé son soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions onusiennes ». Et El Watan de conclure: ce sommet afro-arabe démontre aux dirigeants africains que l’adhésion du Maroc à l’UA serait plutôt un facteur de division et non pas d’union… ».
L’Algérie aurait-elle peur du retour du co-fondateur de l’organisation panafricaine? de toute évidence, la réponse est oui.
«Le Maroc a un passé ‘‘glorieux’’ (…) et un mouvement séparatiste en déclin ne pourra pas se hisser à son niveau». Le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Khaled Ben Ahled Al Khali a bien résumé à lui seul la situation. Cette phrase pourrait également s’appliquer à notre voisin de l’Est dont ses dirigeants l’ont acculé au « déclin » politique et économique au détriment de la volonté de son peuple qui n’arrive toujours pas à comprendre ce conflit avec le Maroc qui leur a été imposé.