Plusieurs médias ont révélé avec forces détails comment deux responsables syndicalistes du PJD (Parti justice et développement, à la tête du gouvernement de coalition depuis fin 2011) ont été interpellés par la police samedi à Ourika dans une posture sexuelle.
Un couple interpellé dans le feu de l’action au petit matin samedi 10 juillet dans une école à Ourika, la commune rurale de la province d’Al Haouz, au nord-ouest de Marrakech. L’histoire relèverait de l’anecdote sans l’identité des deux amants : deux cadres éducatifs issus du PJD (Parti justice et développement), à la tête du gouvernement de coalition depuis fin 2011.
Si le fait divers nourrit les feuilles médiatiques depuis le 11 juillet, c’est que des personnalités de premier et de second plan au sein du PJD et de sa mouvance islamiste ont multiplié les scandales sexuels, dans un pays où les relations extraconjugales sont interdites par la loi. Lui est directeur d’école et syndicaliste, marié et père de trois enfants, arborant une légère barbe, tandis qu’elle, divorcée, voilée, est aussi directrice d’école.
Manifestement embarrassé, le PJD fait pour l’instant profil bas. D’habitude, les partisans du parti islamiste avancent la thèse d’un complot politique, dernier épisode d’une lutte de tranchées contre le parti, selon eux.
À un mois et demi des législatives, l’affaire est en tout cas une aubaine pour les rivaux politiques du PJD qui dénoncent sans cesse son double discours et sa moralité à géométrie variable.
Au moins quatre histoires de ce genre ont défrayé la chronique ces derniers mois : une femme qui a porté plainte fin 2020 contre un membre du PJD près de Safi pour harcèlement sexuel, puis l’arrestation fin septembre 2020 d’un responsable du parti à Safi dans une maison de tolérance, ensuite l’arrestation d’un député islamiste pour adultère et enfin les accusations de délit d’influence contre le président d’une région du sud-est, soupçonné d’avoir voulu faire main basse sur des centaines d’hectares de terres agricoles.
Les deux responsables seront bientôt jugés. La loi marocaine interdit les relations sexuelles hors mariage, passible de peines allant d’un mois à un an de prison, et condamne l’adultère à des peines pouvant atteindre deux ans de prison.