Le drapeau marocain condense une émotion à très haute portée, à en juger par les réactions qui ont succédé à son infâme mutilation à des fins prétendument protestataires à Paris, le 26 octobre. Condamnations unanimes, vives réactions, et Ahmed Zefzafi qui réclame la mise à nu des motivations apparentes ou immergées derrière cette acte, sans le désapprouver avec rigueur.
Les couleurs nationales, baignées dans un océan de paroles, de harangues, de presse, de cris, de manifestations, ont trouvé de nouveaux défenseurs après l’infâme outrage au drapeau marocain commis le week-end dernier à Paris. Elle sont porteuses de cette force, de cette sacralité, de ce caractère issu d’un passé commun, d’une mémoire collective capable de souder ensemble toutes les composantes de la nation dans un même élan patriotique. La profanation du symbole bicolore a indigné les bonnes âmes qui ont décrié un acte «isolé», «lâche» et «injustifiable». Ahmed Zafzafi qui, d’habitude, sature l’espace de pensée après avoir transformé l’affaire de son fils en un juteux investissement, a adopté une posture distanciée face à cet inqualifiable acte qui a fait l’objet de maints commentaires sans division ni ambiguïté.
Contacté par un média arabophone, Ahmed Zefzafi a questionné de manière vague «les raisons» de brûler le drapeau national en installant installant au centre de son «argumentaire» un prétendu «doute» sur les motivations de l’auteur de cette dérive. «Il est nécessaire de savoir qui sont ces personnes [qui ont profané l’emblème national] et qui les envoie» a-t-il déclaré. Il prend soin de ne pas condamner l’outrage au drapeau marocain, un «acte louche» seulement.
Pour Ahmed Zefzafi, les transgressions de son fils représentent son seul «champ d’investigation». Hors de ce champ, il n’y a pour lui que des faits observables, mais insignifiants, sans valeur, simples rides à la surface de l’eau, même s’ils impliquent les symboles de la nation. La sacralité du drapeau, élément phare de la vie civile, essentiel aux éducateurs, à la société, aux hommes politiques et aux masses, est inconstatable. Tous sont conscients du respect des couleurs, dénoncent ceux s’en emparent, et ceux, qui profitent de toutes les dissensions pour les radicaliser jusqu’à l’horreur.
Pourquoi cette attitude fantasmagorique envers cet événement inquiétant, alors que le drapeau, représente la vie de la nation ? Ahmed Zefzafi récupère et exploite tout pour attente à l’image de son pays. La question est minée, on le devine, tant elle semble devoir se heurter à des vérités qui dérangent. Pour défendre les errements et les agissements de son fils, Ahmed Zefzafi sillonne le monde, use de modèles d’action, de répertoires accusatoires, de registres de justification. Pour défendre l’emblème national, offensé dans une terre étrangère, Ahmed Zefzafi n’a rien souhaité que de démasquer les instigateurs de cet acte, qui sont pourtant connus. Mirabeau, l’écrivain et homme politique français a, un jour, en pleine séance d’Assemblée constituante, mis en garde les supposés futurs individus hostiles à la nation qui remettaient en cause le tricolore.






