Deux ans de prison requis contre le couple aux 271 oeuvres de Picasso. Pierre Le Guennec et son épouse Danielle poursuivis devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour le recel de 271 oeuvres de Picasso, les accusant d’avoir « menti » et refusant de croire à leur version d’un « don ».
Jusqu’à cette audience, les époux Le Guennec avaient affirmé avoir obtenu le sac qui contenait un carton avec les oeuvres, des mains des époux Picasso en 1971 ou 1972, avant la mort du peintre en 1973. Lundi, ils ont soutenu que Jacqueline Picasso, dernière épouse de l’artiste, leur avait fait don de ces 271 oeuvres après la mort de l’artiste.
« Je ne crois pas à la version du don » soutenue par les prévenus, a affirmé lundi l’avocat général Christophe Raffin. « Je pense que c’est une soustraction à un Pablo Picasso vieillissant et à Jacqueline, plus que jamais focalisée sur son mari », a-t-il estimé.
En début d’audience, M. Le Guennec, la voix tremblante et l’expression maladroite, avait expliqué que « Madame Picasso Jacqueline avait des problèmes avec Claude Picasso », fils de l’artiste. Quelques mois après le décès du peintre, « elle m’a demandé de bien vouloir mettre chez moi en réserve des sacs poubelle », entre 15 et 17, a poursuivi l’ancien électricien.
Plus tard, elle lui aurait demandé de les lui rendre, et l’aurait invité à conserver le dernier en disant: « gardez-le, c’est pour vous ». Selon le prévenu, il s’agissait « peut-être » de faire échapper ces sacs à l’inventaire de succession. Il a affirmé ne pas avoir dit la vérité plus tôt par « peur qu’on (l)’accuse, ainsi que madame, d’avoir volé ces sacs ».
L’ancien électricien a également avoué, contrairement à ce qu’il avait affirmé jusqu’à présent, avoir été aidé par son beau-frère dans la rédaction des descriptifs d’œuvre.
Me Éric Dupond-Moretti, avocat des prévenus, a affirmé avoir obtenu « difficilement » cette version de son client il y a seulement quelques jours. « J’ai la certitude absolue de leur innocence », a-t-il plaidé. « J’ai la certitude que Jacqueline a caché un certain nombre d’oeuvres, pas pour faire du recel ».
À noter que le jugement sera rendu le 16 décembre.