Le chef d’un parti islamiste pakistanais qui avait organisé de violentes manifestations anti-françaises a été libéré de prison jeudi 18 novembre, dans le cadre d’un accord avec les autorités destiné à mettre fin à des mois de heurts parfois meurtriers.
Saad Rizvi, le chef du Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), est arrivé en début de soirée au quartier général de son parti à Lahore (est), sous les acclamations de centaines de militants rassemblés pour fêter sa remise en liberté.
«Oui, il a été relâché et il est actuellement au siège» du parti, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police de Lahore. Sa libération a été confirmée par un porte-parole du TLP, et le parti a diffusé sur YouTube des images de l’accueil réservé par ses soutiens à leur leader. Saad Rizvi avait été arrêté en avril, quand le parti avait été interdit et classé organisation «terroriste» après avoir exigé le renvoi de l’ambassadeur de France au Pakistan.
Un parti islamiste de nouveau autorisé
Le TLP a dénoncé violemment pendant près d’un an le soutien de la France au droit de caricaturer, y compris le prophète Mahomet. Le président Emmanuel Macron avait défendu le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression lors d’un hommage rendu à un enseignant décapité le 16 octobre 2020 après avoir montré des dessins satiriques à sa classe, dans la foulée de la republication des caricatures du prophète de l’islam par l’hebdomadaire Charlie Hebdo.
L’interdiction du TLP a été levée le 7 novembre après qu’un accord eut été conclu avec le gouvernement pour mettre fin à une nouvelle série de manifestations, ayant dégénéré en affrontements au cours desquels au moins sept policiers ont été tués. Cet accord a aussi débouché sur la remise en liberté de centaines de sympathisants du TLP, incarcérés à la suite de ces diverses manifestations. Six policiers avaient également été tués lors des manifestations organisées en avril par le TLP, qui avaient alors poussé la France à demander à ses ressortissants de quitter le Pakistan.