Le président américain Donald Trump a dévoilé mardi un plan de paix pour le Moyen-Orient. Voici les principaux points de ce projet, afin de mieux comprendre la pomme de discorde.
Si le Plan de Paix a été rejeté avec véhémence par les Palestiniens, c’est parce que celui-ci accorde à Israël nombre de concessions, au dépens des Palestiniens. En premier lieu, le Plan consacre Jérusalem comme capitale d’Israël. Sur ce, le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a refusé ces derniers mois les offres de dialogue du tempétueux président, a affirmé que le plan ne passerait pas. « Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem » comme capitale d’un Etat palestinien, a-t-il lancé.
Parmi les nombreux points sensibles de ce plan, figure l’octroi à Israël de la souveraineté sur la vallée du Jourdain. La colonisation est reconnue comme un crime international, mais pour Trump, Israël « a tout à fait le droit d’annexer ses colonies », et Washington s’engage même à les reconnaitre. Ainsi, cette vaste zone stratégique qu’est la Cisjordanie occupée est « vitale » pour Israël, a martelé Netanyahou qui a annoncé que l’Etat hébreu allait « appliquer sa souveraineté ». Quelques minutes plus tard, l’ambassadeur des Etats-Unis David Friedman s’est fait encore plus explicite, affirmant que l’Etat hébreu pouvait annexer ses colonies « sans attendre ». En plus, le futur Etat palestinien comme défini par le Plan de paix ne verrait le jour que sous plusieurs « conditions », dont « le rejet clair du terrorisme », a immédiatement souligné le milliardaire républicain, qui a ensuite tweeté une carte des deux Etats envisagés, avec en particulier un tunnel reliant la Cisjordanie à la bande de Gaza.
De ce fait, Trump considère son Plan de Paix comme « une chance historique », et peut-être « la dernière », d’obtenir un Etat indépendant. Jérusalem restera « la capitale indivisible d’Israël », a-t-il par ailleurs assuré. Le président américain a évoqué la création d’une capitale palestinienne dans « Eastern Jerusalem », ce qui peut désigner Jérusalem-Est. Mais pour Benjamin Netanyahu, il s’agirait plutôt de laisser aux Palestiniens des faubourgs situés à l’est de la Ville sainte, c’est-à-dire des localités, comme Abou Dis, techniquement situées à Jérusalem mais du côté oriental de la barrière de sécurité séparant Israël des Territoires palestiniens. Les réfugiés palestiniens n’auront pas droit au retour en Israël, a affirmé le Premier ministre israélien. « Les réfugiés palestiniens auront le choix entre vivre dans le futur État palestinien, s’intégrer dans les pays où ils résident actuellement, ou s’installer dans un pays tiers », a affirmé la Maison Blanche. Pour Robert Malley, ancien conseiller de Barack Obama et président de l’International Crisis Group, le message adressé aux Palestiniens est clair et sans nuances : « vous avez perdu, il va falloir vous y habituer ».
De son côté, le Hezbollah a estimé que le plan de Donald Trump était une « tentative d’éliminer les droits du peuple palestinien ». Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, a aussi rejeté la proposition américaine.
En somme, il est clair que le Plan de Paix de Trump n’a pas été élaboré de concert avec les Palestiniens, chose qu’il déplorent et qui constitue la cause majeure de leur rejet de ce plan, mais aussi parce que le Plan de Paix donne la part du lion à Israël. La Palestine a perdu 70% de son territoire depuis le début de sa colonisation, et ce plan risque de la ronger encore plus. L’écart est flagrant entre le territoire palestinien avant 1948, et les miettes que propose Trump dans son Plan de paix.







