Nous sommes au début du mois de juillet et tous les partis tardent à diffuser leurs programmes, à l’exception du RNI qui l’a fait le mois dernier. Leur harmonisation avec le Nouveau Modèle de Développement (NMD) en est-il la seule raison ? Des rumeurs au sein de partis laissent à penser qu’ils commenceront à les publier dès cette semaine.
L’échéance électorale de cette année diffère de ce que les partis politiques ont déjà vécu : des élections professionnelles, communales, régionales et enfin législatives en l’espace de deux mois. Un défi colossal pour fédérer autour de projets, une population majoritairement désintéressée. En témoigne le nombre d’inscrits sur les listes électorales qui s’est amenuisé depuis 2011. Quant au nombre de votants, il décroit au fil des rendez-vous électoraux.
A cela s’ajoute le contexte du covid-19 qui ne facilite ni les réunions des instances des partis pour mettre en place leurs propres stratégies internes liées à chaque échéance électorale ni les rencontres avec les citoyens sur le terrain.
Pourtant, les activités des secrétaires généraux des partis et autres militants, déplacements sur terrain ne sont pas rares, même si les programmes ne sont pas encore discutés.
De l’avis de ce cadre du Parti Authenticité et Modernité (PAM) qui s’est confié à barlamane.com, il s’agit surtout de marathons pour éteindre certains « feux allumés » par la course effrénée aux recrutements de candidats de partis adverses, basée sur leur capacité à réunir le nombre de votes nécessaires par circonscription.
Car l’enjeu pour tous, PAM compris, c’est de s’assurer le nombre de voix, critère primordial pour discuter du poste de chef de gouvernement, créer des alliances pour une majorité confortable ou constituer une opposition forte.
Que l’on ne s’y trompe pas, si tous les partis sont à cran sur le nombre et la qualité de leurs futurs candidats, avant les discussions sur leur programme, c’est qu’ils ne s’attendent pas à un déplacement massif des votants. La bataille des scores plus ou moins fair-play, se fait en amont du processus de vote, dans le «mercato politique».
Pour autant, bien qu’il soit trop tôt pour établir des pronostics sur une quelconque représentativité à l’issue des législatives, le PAM, révèle notre source, a la volonté de participer au gouvernement. Car le parti n’a pas vocation à rester éternellement dans l’opposition. Il aspire à clore le chapitre de 13 ans d’opposition, seule forme d’action politique pratiquée, depuis sa création en 2008, durant trois mandats (2009, 2011 et 2016). Certes, pas coûte que coûte. Mais son crédo est de ne se fixer aucune ligne rouge pour s’allier à un parti qui lui permettrait de participer à la gestion de la chose publique. Abdelatif Ouahbi ne s’en est jamais caché, bien avant le 4ème congrès qui l’a consacré chef de parti.
Tous parlent d’alliances au pluriel avant l’issue des urnes. Ce qui traduit le fait qu’aucun parti n’est assez fort pour mener le jeu. Le PAM y compris. Mais ce parti n’hésite pas à mettre en avant son idéologie social-démocrate de la première heure pour montrer que son alignement avec les orientations actuelles.
Il faut dire que la pandémie, au Maroc comme à l’international, a montré les limites du libéralisme à outrance tout comme celles des partis populistes (comme le PJD, pour l’exemple marocain).
Aujourd’hui, de par le monde, des libéraux convaincus reprennent les thématiques de la gauche et du socialisme, à savoir une politique sociale, plus d’investissement public, le souverainisme au plan économique, pour sécuriser notamment les populations vulnérables et protéger l’économie, entre autres grands principes.
Force est de constater que ces thématiques sont également largement défendues dans le NMD.