La récession de l’économie, à la suite de la pandémie, a été soudaine et profonde, indique le FMI dans son blog. Selon des données trimestrielles, la production mondiale a diminué environ trois fois plus que lors de la crise financière mondiale, en deux fois moins de temps.
Le FMI rappelle que le rythme de la reprise dépendra de la persistance des dommages économiques à moyen terme. Il variera d’un pays à l’autre, en fonction de l’évolution de la pandémie, du poids dans l’économie des secteurs où les contacts sont fréquents, de la capacité d’adaptation des entreprises et des travailleurs et de l’efficacité des mesures prises par les pouvoirs publics.
«Il est difficile de prévoir l’ampleur des séquelles, mais nous pouvons tirer quelques enseignements de l’histoire. Les graves récessions du passé, en particulier les plus profondes, se sont caractérisées par des pertes de production persistantes dues à une baisse de la productivité. Bien que la pandémie ait stimulé le passage au numérique et l’innovation dans les processus de production et de livraison, du moins dans certains pays, la réaffectation des ressources nécessaire pour s’adapter à la nouvelle donne pourrait être plus marquée que lors des récessions précédentes et peser sur la croissance de la productivité à l’avenir. Un autre risque à craindre est celui de l’augmentation, sous l’effet de la pandémie, du pouvoir de marché des entreprises dominantes, dont la position se renforce à mesure que leurs concurrents disparaissent», souligne-t-on.
Selon la même source, la productivité a également été mise à mal par les perturbations des réseaux de production dues à la pandémie. Les secteurs où les contacts sont nombreux, tels que les arts et spectacles, l’hébergement, la restauration et le commerce de gros ou de détail, sont moins essentiels aux réseaux de production que, par exemple, le secteur de l’énergie. Toutefois, une analyse rétrospective permet de constater que même les chocs subis par ces secteurs périphériques peuvent être fortement amplifiés par les répercussions sur d’autres secteurs.
La fermeture de restaurants, par exemple, peut nuire aux exploitations agricoles et viticoles, ce qui entraîne une baisse de la demande de tracteurs et d’autres équipements agricoles. Ainsi, bien que les conséquences de la pandémie aient surtout touché les secteurs des services où les contacts sont plus nombreux dans un premier temps, elles ont tout de même entraîné un ralentissement général de l’activité en raison de l’ampleur de la perturbation, relève la note.
Afin d’atténuer ces séquelles économiques, le FMI recommande de mettre fin au recul de l’accumulation de capital humain. Pour remédier au creusement des inégalités qui découlera probablement de la pandémie, il convient d’élargir la portée des dispositifs de protection sociale et d’allouer des ressources suffisantes à la santé et à l’éducation.
Il est aussi question de soutenir la productivité au moyen de mesures visant à faciliter la mobilité professionnelle et à promouvoir la concurrence et l’innovation et accroître les investissements dans les infrastructures publiques, en particulier celles qui sont respectueuses de l’environnement, afin d’attirer des investissements privés.
Enfin, il faudra assurer une solide coopération à l’échelle mondiale pour remédier à la divergence croissante entre les pays, explique le FMI. Il est essentiel que les pays en difficulté financière aient un accès adéquat aux liquidités internationales pour financer leurs dépenses de développement. Sur le plan de la santé, il s’agit également de garantir une production adéquate et une distribution universelle des vaccins, notamment par un financement suffisant du dispositif COVAX, afin d’aider les pays en développement à surmonter la pandémie et à éviter des séquelles encore plus graves.