La chancelière allemande Angela Merkel est attendue à Alger lundi 20 février pour une visite officielle de deux jours à l’invitation du président Abdelaziz Bouteflika, selon l’agence APS qui cite un communiqué de la Présidence de la République.
Les relations entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) et la situation sécuritaire et politique au Sahel, au Maghreb et au Moyen-Orient seront au menu des discussions, ajoute la même source.
Ulrike Demmer, porte-parole adjoint du gouvernement allemand a, pour sa part, précisé que les relations économiques et les questions migratoires seront abordées par la responsable allemande à Alger.
Berlin souhaite une coopération plus grande d’Alger pour un rapatriement des ressortissants algériens en situation irrégulière en Allemagne. Ce dossier a été également évoqué lors de la visite du Premier ministre tunisien Youcef Chahed à Berlin le 14 février dernier. L’Allemagne fait pression sur les pays du Maghreb pour rapatrier les sans-papiers dont certains ont été accusés d’avoir commis des actes délictueux. En mars 2016, Thomas de Maizière, ministre de l’Intérieur allemand, est venu à Alger pour discuter principalement des procédures de réadmission.
Depuis 1997, Alger et Berlin sont liés par un accord qui précise, entre autres, que « les autorités algériennes réadmettront sans formalités les ressortissants algériens séjournant de manière illégale sur le territoire de la République fédérale d’Allemagne, même lorsque ceux-ci ne sont pas en possession d’un passeport ou d’une carte d’identité valides, à condition qu’il soit prouvé ou démontré de manière crédible que lesdites personnes possèdent la nationalité algérienne ».
Les autorités allemandes éprouvent parfois du mal à prouver la nationalité algérienne des jeunes sans-papiers. Ceux-ci se présentent parfois comme des syriens ou des irakiens qui, eux, bénéficient de procédures spéciales en raison de la situation d’instabilité politique que connaissent leurs pays.
D’où l’idée de Angela Merkel de placer l’Algérie, le Maroc et la Tunisie dans la liste des pays sûrs. Procédure annulée par le Parlement, ce qui a compliqué, voire bloqué les opérations de renvoi des sans-papiers vers leurs pays d’origine. L’accord de 1997 donne à l’Algérie le droit d’exprimer des réserves sur des cas de réadmission. Angela Merkel, qui sera reçue par le Président Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre Abdelmalek Sellal, espère retourner à Berlin avec un accord ferme d’Alger sur ce dossier, devenu un sujet électoral sensible (les élections fédérales allemandes sont prévues le 24 septembre 2017).
Opportunités d’investissement
L’économie sera la deuxième importante question abordée par la chancelière allemande à Alger avec la tenue, pendant deux jours, de la 6ème session de la Commission mixte de coopération algéro-allemande, créée en 2010, après la visite du président Bouteflika en Allemagne.
Sellal a souhaité que l’Algérie et l’Allemagne établissent « un partenariat fort ». Les chefs d’entreprises allemands se plaignent souvent du cadre réglementaire rigide en Algérie, des blocages bureaucratiques, des lenteurs bancaires et de manque de vision économique. La règle du 51/49 parait être, selon eux, un obstacle majeur surtout que les secteurs stratégiques ne sont pas clairement identifiés.
D’après les statistiques douanières pour 2016, l’Allemagne importe de l’Algérie l’équivalent de 2 milliards d’euros alors que les exportations allemandes sont en hausse sensible pour s’approcher des 3 milliards d’euros. L’Allemagne est le cinquième fournisseur de l’Algérie avant les États-Unis et après l’Espagne. La chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie (AHK) compte 400 adhérents algériens et allemands.