En 2040, le continent africain comptera 1,9 milliard d’habitants, dont 900 millions appartenant à la classe moyenne. Le Premier ministre français, Édouard Philippe, l’a déjà bien intégré. Et, pour ce faire il compte bien s’appuyer sur son allié historique : le Maroc.
Sur le plan sécuritaire
La coopération antiterroriste est de loin le meilleur terrain de collaboration entre les deux États. C’est encore plus vrai aujourd’hui, notamment face à la menace posée par le retour des combattants de Syrie et d’Irak. Les deux pays y réaffirment également leur engagement à combattre la radicalisation et l’obscurantisme. « Croissance démographique, tensions migratoires et sécuritaires : l’Europe ne peut pas tourner le dos à ces questions. Notre ambition est grande au Maroc parce que notre responsabilité collective est grande », a déclaré Édouard Philippe.
Croissance démographique, tensions migratoires et sécuritaires : l’Europe ne peut pas tourner le dos à ces questions. Notre ambition est grande au Maroc parce que notre responsabilité collective est grande. pic.twitter.com/GZbQDQGhvv
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 16 novembre 2017
Leurs positions respectives sont en phase sur la question sécuritaire dans la région du Sahel et la recherche d’une solution politique durable en Libye, selon cette déclaration.
Coopération économique renforcée
Sur le plan économique, le Premier ministre Philippe, avec son homologue marocain Saâdeddine El Othmani, a appelé à développer les échanges pour faire du Maroc une « plateforme » de développement commun vers l’Afrique, « terre d’opportunité ».
La France reste aujourd’hui le premier partenaire économique du Maroc (ancien protectorat devenu indépendant en 1956), avec plus de 800 entreprises implantées dans le royaume. Les entreprises françaises ont représenté plus du tiers des 3,5 milliards d’investissements directs étrangers (IDE) au Maroc en 2013, soit près de 1,3 milliard d’euros. L’Hexagone fut longtemps son premier partenaire commercial, avant de se voir supplanté par l’Espagne.
Car « les parts de marché françaises s’érodent », a déploré le Premier ministre, à son arrivée pour une visite de vingt-quatre heures au Maroc, sa deuxième hors de l’Union européenne après la Tunisie. Lors d’un forum économique franco-marocain, Édouard Philippe a aussi invité les entreprises françaises à « se développer à partir de la plateforme marocaine ».
Une économie marocaine qui va bien, c’est la possibilité pour les entreprises marocaines de se projeter, d’investir en France. Investisseurs marocains, choisissez la France pour développer vos projets en Europe ! pic.twitter.com/RBbo0Qy9RT
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 16 novembre 2017
Saâdeddine El Othmani a, lui, rappelé que le royaume ambitionnait de devenir « le pôle d’excellence du continent africain » en appelant à « davantage de coopération pour investir en Afrique » afin de développer « ce continent d’avenir (…) dans une logique de gagnant-gagnant ».
Le roi Mohammed VI a mené ces dernières années une politique africaine très active, marquée en début d’année par le retour du royaume au sein de l’Union africaine (UA) après plus de trente ans d’absence. Soutenu par la France dans ses ambitions, le royaume se prépare à intégrer la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), une adhésion qui doit être actée d’ici à la fin de l’année.
(Lepoint)