Le Parlement issu des élections législatives de décembre dernier en Espagne a siégé pour la première fois mercredi, dans un désordre imprescriptible avec des députés novices cherchant leur siège, d’autres les toilettes ou encore ceux arrivant à bicyclette.
Bref, un cirque comme n’en a jamais vécu ce parlement jusqu’à présent trop conventionnel, mais désormais écartelé entre quatre partis.
Des députés jeunes qui se prennent en selfie, une parlementaire de Podemos tenant dans ses bras son bébé de moins d’un an qu’elle n’hésite pas remettre à ses camarades qui le font balader d’un bras à l’autre, au moment de la prestation de son serment, un député en coiffure rasta et en jean, d’autres arborant des tee-shirt « working class hero »(héros de la classe ouvrière), bref il y avait vraiment de quoi susciter la curiosité, voire l’indignation ou l’étonnement des habitués que sont les députés des deux principaux parties : le Parti Populaire (conservateur) et le Parti société ouvrier espagnol (PSOE).
Force est de constater que l’arrivée des jeunes partis comme Podemos (gauche radicale) et Ciudadanos (libéraux) qui ont émergé à la faveur de la crise économique et des scandales de corruption qu’ils dénoncent, a complètement métamorphosé ce parlement qui, pour la première fois depuis que l’Espagne a retrouvé la démocratie en 1978, après la dictature de Francisco Franco, est divisé en quatre grands blocs politiques.
Pour la première fois aussi, le Congrès des députés s’est doté d’un président n’appartenant pas au parti vainqueur des élections, en l’occurrence le Parti populaire (droite, 28,7% des suffrages, 123 sièges) : le socialiste Patxi Lopez.
Alors que les parlementaires sont confrontés déjà à deux problèmes majeurs que sont la formation d’un nouveau gouvernement, et le défi de l’indépendance de la Catalogne, les médias espagnols, en particulier les chaînes de télévision passent en boucles les images de ces jeunes députés qui font vraiment la différence et partant…le buzz.