En vue de donner un nouveau souffle au partenariat euro-africain, la Fondation Robert Schuman a souligné le besoin de l’Union européenne d’articuler davantage de logiques d’intégration Nord-Sud et Sud-Sud, en capitalisant sur l’expérience du Maroc.
Jusqu’à l’an 2000, les relations Europe-Afrique étaient presque entièrement fondées sur l’aide au développement. Néanmoins, si elle demeure le premier bailleur de fonds de l’Afrique, avec 20 milliards d’euros d’aide annuelle au continent, l’Union européenne a souhaité compléter cette approche par un partenariat économique et commercial plus approfondi.
La Fondation rappelle que dans les années 2000, l’ouverture de l’économie marocaine a beaucoup progressé, en particulier avec la signature d’accords de libre-échange avec l’Union européenne, l’Égypte, la Tunisie, la Jordanie, les États-Unis, la Turquie et les Émirats arabes unis.
La résilience de l’économie a également été renforcée par la modernisation du secteur bancaire et financier et l’adoption d’un policy-mix «proactif». L’étude note que la croissance a été portée par la hausse des revenus non agricoles et par une moindre volatilité du PIB agricole, grâce aux investissements opérés dans ce secteur.
Basée sur des données de la Banque mondiale, l’étude de la Fondation a révélé que le taux de pauvreté monétaire a diminué de 15% à 5% entre 2000 et 2014 dans le Royaume, tandis qu’en milieu rural, ce taux a baissé de 25% à 9,5%. Pour ce qui est du taux de chômage, il a été divisé par deux en milieu urbain, passant de 22% en 1999 à 13,9% en 2016, selon la même source. En matière de développement humain, l’étude souligne que le Maroc a réalisé des progrès «notables» grâce à un investissement public massif dans l’éducation, l’extension de RAMED, la couverture médicale et le raccordement des zones rurales à l’électricité et à l’eau potable.
L’année 2020 gardera les thématiques du développement et de la sécurité au centre des relations entre Afrique et Europe. Cependant, le maintien d’une croissance économique forte en Afrique et les prévisions de croissance atones en Europe devraient inciter les entreprises européennes, comme celles des autres régions du monde, à regarder plus attentivement les opportunités au sud du Sahara.