Le ministre marocain des affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré, lundi 21 octobre, que le plan d’autonomie proposé par le Maroc pour résoudre le conflit au Sahara constitue «un point d’arrivée et non un point de départ», une réponse directe aux propos de l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara, Stefan De Mistura, qui a exhorté Rabat «à préciser les détails de sa proposition.»
Les propos de M. Bourita ont été émis lors d’une conférence de presse conjointe tenue à Rabat avec son homologue estonien, Margus Tsahkna. Le ministre a affirmé que «la proposition marocaine comporte des lignes rouges qu’il ne convient pas d’outrepasser. Le jour où les autres parties démontreront leur intention de s’engager dans le processus actuel avec comme base le plan d’autonomie, il sera alors envisageable de discuter des détails. Pour le moment, il est prématuré d’aborder cette question», a-t-il dit.
M. Bourita a également souligné que le plan d’autonomie marocain, présenté aux Nations unies en 2007, bénéficie d’un soutien croissant au sein de la communauté internationale, y compris de la part des États-Unis, de la France et de l’Espagne. Lors de son intervention, la semaine dernière, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, lors d’une séance à huis clos, M. De Mistura a insisté sur le fait qu’«il est temps pour le Maroc d’expliquer et de clarifier les détails de sa proposition d’autonomie.» M. De Mistura a admis avoir suggéré de diviser les territoires sahariens entre le nord, qui relèverait de la souveraineté marocaine, et le sud, qui constituerait un État indépendant. Une hypothèse rejetée catégoriquement par Rabat.
M. Bourita a précisé que M. De Mistura avait soumis sa proposition de division à la délégation marocaine lors de sa visite à Rabat en avril. La réponse du Maroc avait été un rejet catégorique de cette idée, qui «ne sera même pas écoutée.» Il a ajouté : «Le Maroc ne négocie ni sa souveraineté sur le Sahara ni son intégrité territoriale. Il discute d’un différend régional avec un État voisin qui conteste la souveraineté marocaine sur ses terres.»
M. Bourita a qualifié la proposition de division avancée par M. De Mistura d’«ancien concept» soulignant qu’elle avait déjà été proposée il y a plus de deux décennies par un de ses prédécesseurs, James Baker, et qu’elle avait également été rejetée par Rabat à l’époque.