Les islamistes marocains ont pris une monumentale gifle lors du triple scrutin (communal, législatif, régional) du 8 septembre. Ils n’ont pas réussi à faire élire plus de 13 députés, contre 125 en 2016.
Le PJD a tout perdu au moment où quelque neuf millions de Marocains se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation de 50,18 %, deuxième meilleur taux jamais annoncé aux législatives depuis 2002.
«Ce revers historique a conduit à une démission collective de la direction du PJD, au lendemain du scrutin. La défaite doit les ramener à plus d’humilité et à revoir une stratégie dont on voit aujourd’hui les limites. En prennent-ils le chemin ? Les pontes du parti s’enferment dans un discours victimaire» écrit le journaliste Pascal Airault.
«En fait, ils ont surtout échoué à gouverner, douchant l’espoir de populations qui n’ont pas hésité à les huer dans leurs fiefs, lors de la dernière campagne. Leur bilan, après une décennie de conduite des affaires gouvernementales, n’est guère flatteur en matière de réformes. Autrefois perçue comme un ascenseur social, l’adhésion au parti ne fait plus rêver une jeunesse d’extraction modeste, ni les fonctionnaires» assène-t-il.
«Pire, les troupes qui les avaient rejoints en 2015, sentant la victoire venir, les ont abandonnés, six ans plus tard, déçues du manque de perspectives offertes. Grisés par le pouvoir, les islamistes marocains ont oublié ce qui avait fait leur succès : le terrain, l’écoute et la réponse sociale» rappelle-t-il.
«La leçon que leur adressent les sujets de Sa Majesté est triple : revoyez votre copie car la seule idéologie a ses limites ; stoppez vos attaques gratuites et populistes qui ne sont plus en capacité de duper une population instruite par vos échecs ; arrêtez de parier sur l’abstention et le rejet des autres partis pour vous faire élire en croyant mobiliser un électorat moutonnier attaché aux valeurs conservatrices» a-t-il conclu.