L’ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de 2005 à 2013, Pascal Lamy estime que l’absence d’une rente énergétique au Maroc lui a bien servi, contrairement à l’Algérie.
« Le Maroc n’a pas de rente énergétique, ce qui, d’un certain point de vue, lui a bien servi. C’est un pays relativement stable sur le plan politique même s’il y a des tensions », a souligné Pascal Lamy dans un entretien accordé au site algérien dinformation « Tout sur l’Algérie » (TSA). Et cet ancien patron de l’OMC de préciser: « Mais aucune de ces tensions n’a dégénéré en déflagration comme en Algérie »
« Le Maroc a développé pas à pas une approche stratégique faite de géo-économie, de l’ouverture, et de géopolitique, au Nord européen et au Sud africain », a poursuivi M. Lamy en expliquant que « faute d’intégration maghrébine, il (le Maroc) mise désormais sur une intégration en Afrique subsaharienne, comme en témoigne sa demande d’adhésion à la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ».
Pascal Lamy était interrogé sur l’immobilisme en Algérie au moment où le Maroc a su se défaire de la géopolitique qui paralyse le développement économique du Maghreb, (principalement à cause du dossier du Sahara ) pour élaborer une stratégie marocaine en Afrique et se rapprocher de l’Union africaine.
« C’est exactement comme si vous me demandiez pourquoi les Français n’aiment pas la globalisation alors que l’Allemagne s’en accommode. C’est une question de logiciel, de culture, qui a mené les deux pays, le Maroc et l’Algérie, sur deux chemins différents », a-t-il dit.