Les dernières décisions prises indiquent clairement que le chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, ou son substitut, se prépare à un passage en force, seul à même de garantir un changement dans la continuité.
En dix-sept années de pouvoir absolu, Abdelaziz Bouteflika, gêné il est vrai par une maladie grave mais aidé aussi par un baril à plus de cent dollars, a laissé faire des choses incroyables mais vraies. Quand il s’en est aperçu, grâce notamment à la chute vertigineuse des prix du pétrole, il était déjà trop tard : l’argent avait été dépensé et le sous-développement de l’Algérie est toujours là, effrayant.
Certes, d’aucuns en ont profité pour amasser des fortunes colossales et faire des acquisitions ici ou ailleurs, mais l’Algérie et les Algériens dans leur majorité sont restés pratiquement les mêmes. Pour ne citer qu’un exemple, le pays croule toujours sous les ordures, au point où dans certaines localités de l’Algérie profondes les citoyens se sont habitués à vaquer à leurs occupations quotidiennes au milieu de tas d’immondices, sans se sentir gênés outre mesure.
Des arrivistes crasseux et édentés, devenus riches grâce à des marchés obtenus de gré à gré, recrutent des employés et des cadres, les payent relativement bien, mais les déclarent (quand ils les déclarent) à la sécurité sociale avec un salaire frôlant le SNMG. Ce qui, du coup, engendrera à terme des retraités avec des pension de misère.
Et ce n’est pas tout ! Chez nous, si vous passez près d’un verger d’agrumes et que vous êtes tenté par deux ou trois belles oranges, vous risquerez de passer une semaine en prison, comme cela est arrivé dernièrement à trois citoyens du côté de Kadiria, dans la wilaya de Bouira. Mais si vous arranger deux ou trois matchs de football par saison, vous ne risquerez absolument rien. A-t-on vu un jour un président de club jeté en prison pour «ça» ? Oui, mais c’est l’ex-président de l’Omarseille, Bernard Tapie, pas un président bien de chez nous.
Pour ces raisons et tant d’autres, le chef de l’Etat, ou son substitut, fera tout pour éliminer le risque de laisser arriver au palais d’El Mouradia celui qui libérera la justice algérienne. Gageons donc que le statu quo sera maintenu quoiqu’il arrive, quitte à opérer un passage en force. Ce passage en force sera-t-il parfait ? On verra !