Un exemplaire du Coran a été piétiné et déchiré vendredi aux Pays-Bas lors d’une manifestation d’extrême droite devant l’ambassade de Turquie à La Haye, provoquant la colère de dizaines de contre-manifestants. Les autorités néerlandaises avaient condamné cette action au préalable, tout en assurant ne pas avoir les moyens légaux de l’interdire.
Edwin Wagensveld, responsable de la branche néerlandaise du mouvement d’extrême droite Pegida, a sauté sur l’ouvrage considéré comme le plus sacré de l’islam qu’il a ensuite déchiré, ont constaté des correspondants de l’AFP.
La police avait bloqué l’accès de la rue du centre de La Haye où trouve l’ambassade de Turquie à une cinquantaine de contre-manifestants, qui se sont rabattus sur l’autre côté du canal longeant la représentation d’Ankara aux Pays-Bas.
Lorsque M. Wagensveld a déchiré les pages, une partie de ces contre-manifestants ont jeté des pierres dans sa direction.
Au départ de M. Wagensveld, les contre-manifestants ont scandé « Allah Akbar » et ont essayé de le rattraper, avant d’en être empêchés par une vingtaine de policiers munis de bâtons et de boucliers.
La ministre de la Justice, Dilan Yezilgöz, citée vendredi matin par l’agence de presse néerlandaise ANP, avait qualifié d' »assez primitif et pathétique » le fait de détruire ou de brûler un livre. Mais « c’est autorisé dans notre pays, vous avez cette liberté », a-t-elle toutefois ajouté.
Selon Mme Yezilgöz, un éventuel attentat terroriste en représailles à la destruction du Coran est une menace dont il faut tenir compte.