Raoul Castro et Barack Obama donnaient ce 21 mars une conférence de presse conjointe à la Havane et le président cubain a vivement réagi aux questions de journalistes relatives aux droits de l’homme à Cuba. Pour lui, on ne peut pas « utiliser cet argument pour la confrontation politique, ce n’est pas correct ». Il ajoute, faisant allusion à la situation aux Etats Unis, qu’aucun pays ne respecte les droits de l’homme et que le sien, contrairement à d’autres, en respecte 47 sur un total de 61.
Ce lundi soir, au premier journaliste qui l’a interpellé au sujet des arrestations d’opposants hier, quelques heures avant l’arrivée du président américain à Cuba pour une visite historique, Raoul Castro a répondu : «y a-t-il des prisonniers politiques ? Donnez-moi la liste immédiatement pour que je les libère (…) Donnez-moi le nom ou les noms (…) S’il y en a, ils seront libérés avant la nuit».
Quelques minutes plus tard, lorsqu’une autre journaliste est revenue à la charge, le frère de Fidel Castro n’a pas hésité à dire :«Maintenant c’est moi qui vais vous poser une question (…) combien de pays respectent les 61 droits humains et civiques, quel pays les respecte tous, vous le savez ? Moi je le sais, aucun ! Certains en respectent quelques uns, d’autres en respectent d’autres. Nous sommes entre les deux. Cuba en respecte 47, certains en respectent plus et d’autres moins», a-t-il ajouté, avant de poursuivre: «vous voulez un droit plus sacré que le droit à la santé? Etes-vous d’accord avec l’éducation gratuite?».
L’hôte de Barack Obama enchaîne alors : «Vous considérez, par exemple – et c’est le dernier exemple que je vais donner – vous croyez que pour un même travail, un homme (doit) gagner plus qu’une femme parce qu’elle est une femme ? Eh bien à Cuba la femme gagne autant que l’homme si elle fait le même travail », a encore insisté le président cubain, cité par l’AFP.
La conférence de presse a pris fin immédiatement après et Raul Castro a chaleureusement serré la main de son homologue, tentant même de lui soulever le bras.