Barlamane.com a constaté que des dizaines de milliers d’euros avaient été dépensés pour des contenus sponsorisés par des médias étrangers, qui mettent en évidence des articles à charge contre le Maroc.
Faisant fi d’une série de règles très strictes en matière de publicité, notamment des limites sur le ciblage de contenus politiques sponsorisés, Barlamane.com a pu constater que des informations de presse jugées mensongères par Rabat selon lesquelles les services marocains aurait infiltré les téléphones de plusieurs personnalités publiques à travers un logiciel informatique ont été mis en avant, et ce au détriment des évolutions juridiques et factuelles qu’a connues l’affaire.
Moyennant finance, certains contenus sur les réseaux sociaux peuvent être ciblés vers certains utilisateurs. La radio Monte Carlo Doualiya (MCD) et la chaîne d’information internationale en continu France 24, toutes les deux propriétés de la société nationale de programme France Médias Monde, qui supervise l’audiovisuel extérieur de la France, ont consacré une couverture pour le moins problématique de l’affaire Pegasus.
L’article 1 de la Charte de France 24 indique ainsi que la chaîne doit traiter «l’actualité internationale avec un regard français» et «véhiculer partout dans le monde les valeurs de la France», sauf que le cahier des charges de la chaîne internationale française ne mentionne nullement un assaut régulier et en règle contre les intérêts marocains et le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi. La responsabilité effective de l’audiovisuel extérieur n’est pas exercée par le service public audiovisuel national, mais par l’État. Peut-on donc en déduire que le gouvernement français jette de l’huile sur le feu ? L’audiovisuel extérieur français est-il en train de devenir un pôle d’influence loin des normes éditoriales occidentales ?
Pour rappel, le Maro a décidé d’attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris. Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse, mais le procès ne devrait pas être déclenché avant environ deux ans.