Lors l’émission Conversations avec Anne Cabana diffusée, le 31 mai, la chaîne israélienne i24 news a invité l’écrivain Taher Benjelloun, qui s’est exprimé sur plusieurs sujets d’ordre culturel et artistique.
Durant cet entretien d’une dizaine de minutes, il a souligné qu’au Maroc, l’islam, qui est la religion d’état, «est un élément régulateur et d’apaisement», notant que les services de police, qualifiés de «très efficaces», mènent une lutte acharnée contre les extrémistes, les djihadistes et les terroristes, lesquels «tentent de détourner l’islam modéré malékite marocain de son essence.» Pour corroborer ses propos, il a noté le «démantèlement toutes les semaines de cellules terroristes composées d’éléments ayant prêté allégeance au groupe État islamique et visant à regagner les foyers de tension en Irak ou en Syrie.»
Macron «maladroit»
S’agissant des relations franco-marocaines, Taher Benjelloun a souligné qu’Emmanuel Macron «a été très maladroit à l’égard du roi du Maroc», Mohammed VI, et il lui a manqué de respect, précisant qu’à l’occasion de l’affaire Pegasus, et lors d’une conversation téléphonique, «le souverain avait donné sa parole d’honneur à Macron, qu’il ne l’a jamais soumis à écoute, notant que Macron avait répondu d’une manière très maladroite», ce que le souverain n’avait pas du tout apprécié, d’où la rupture des relations entre la France et le Maroc.
Dans ce sillage, Taher Benjelloun a souligné que ce n’est pas par hasard qu’à la suite à cet incident, «le Parlement européen avait voté une résolution anti-marocaine», ajoutant qu’Emmanuel Macron pensait qu’en abandonnant l’amitié traditionnelle marocaine, les Algériens vont se réconcilier avec la France, or, souligne-t-il, les algériens ne cesseront jamais de profiter «de la rente mémorielle», avant de noter que le président français a commis une erreur stratégique envers son pays.
Au passage, l’écrivain et académicien a indiqué que sous les mandats de François Mitterrand, de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, «il y avait des interlocuteurs à l’Elysée et à Rabat qui discutaient entre eux, or, Emmanuel Macron a, malheureusement, supprimé ce mécanisme, avant même l’incident de l’affaire Pegasus.»
Il est à rappeler que Yaïr Lapid, ancien ministre israélien des affaires étrangères, avait formellement déclaré que personne n’a écouté le téléphone du président [Macron]. Cela, a-t-il dit est conforme à la licence [d’exportation délivrée par l’Etat israélien à NSO] : le programme ne peut être utilisé que pour lutter contre des organisations terroristes et des crimes graves.