Le Maroc est cité dans une enquête sur le logiciel d’espionnage Pegasus. Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre.
Le Maroc, accusé d’avoir eu recours au logiciel d’espionnage Pegasus, multiplie les attaques judiciaires en France contre les médias ayant révélé ou dénoncé l’affaire, notamment via des procédures en diffamation à la recevabilité toutefois très incertaine.
Le 22 juillet, le Maroc avait lancé une première procédure en diffamation contre Amnesty et Forbidden Stories, les deux organisations ayant obtenu de manière clandestine une liste non vérifiée de numéros de téléphones ciblés par egasus, logiciel développé par le groupe israélien NSO.
Mercredi, l’avocat du royaume du Maroc, Mᵉ Olivier Baratelli, a annoncé à l’AFP avoir fait remettre «quatre nouvelles citations directes en diffamation».
Deux d’entre elles visent le quotidien Le Monde, membre du consortium de 17 médias internationaux, et son directeur Jérôme Fenoglio, une troisième poursuit Mediapart et son patron Edwy Plenel, et la dernière attaque Radio France, également membre du consortium, a précisé l’avocat.
Une première audience procédurale est prévue le 15 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse, mais si un procès se tenait, il ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans.
«L’État marocain est parfaitement recevable» puisqu’il agit aussi pour «le compte de ses administrations et de ses services», assure Me Baratelli qui entend ferrailler contre cette jurisprudence défavorable.