Le Maroc, cité dans l’affaire Pegasus, a multiplié les attaques judiciaires en France contre les médias français qui ont mené une campagne acharnée contre ses services secrets, notamment via des procédures en diffamation à la recevabilité qui sera décidée le 25 mars.
«Dix procédures judiciaires ont été engagées (…) Rien n’a été apporté pour étayer les allégations contre le Maroc. La baudruche est complétement retombée, le soufflet s’est écroulé, les accusations des journaux français sont réduites à néant. a déclaré Mᵉ Olivier Baratelli. Ces médias ont refusé de répondre sur le fond. Un Etat étranger a le droit le plus absolu de venir se plaindre en France pour défendre ses institutions et ses administrations», a déclaré Mᵉ Olivier Baratelli dans un entretien accordé à Médi 1 TV.
«Le Maroc a eu un réflexe technique et scientifique, le Maroc a mandaté quatre grands experts informatiques auprès de la cour de cassation de Paris et la réponse est claire. Le Maroc n’a jamais utilisé le logiciel Pegasus», a affirmé l’avocat du Maroc. «Sans la moindre vérification, des médias ont embrayé sur les rumeurs de deux ONG. Il s’agit d’une infraction lourde, grave. Une folle rumeur d’une dangerosité absolue avec de probables conséquences diplomatiques», a-t-il ajouté.
«Ces médias se sont trouvés devant des tribunaux. Ils utilisent des écrans de fumée et des artifices de procédure. Quand on porte de telles accusations (d’espionnage) on les assume», a-t-il pointé, ajoutant que le Maroc «réclame que l’honneur et la considération de ses services soient réparés». Rabat exige également «une réparation médiatique et non une condamnation intransigeante. Une sanction pénale contre des comportements irresponsables. Le mal a été fait et le blasphème a été lancé».
Le Maroc, cité dans l’affaire Pegasus, peut-il poursuivre en diffamation en France ? Le tribunal de Paris examiné encore la recevabilité des poursuites engagées par l’État marocain contre des ONG et des médias français ayant mené une cabale contre Rabat dans le cadre de cette affaire. Plusieurs citations directes ont été déposées contre Le Monde, Radio France, France Media Monde, Mediapart, L’Humanité, Forbidden Stories et Amnesty international.
Le Maroc parle d’«allégations mensongères et infondées» et a enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne. «Le Maroc a le droit de défendre l’honneur terriblement bafoué de ses services de renseignement» par des «journalistes irresponsables», a plaidé cette semaine M. Baratelli. Les avocats du royaume soutiennent que leur demande est recevable car ce n’est pas l’Etat, mais une administration – les services secrets – qui attaquent en diffamation. Le tribunal rendra sa décision le 25 mars.