Des sources au sein du Centre national du renseignement (ou CNI, pour Centro nacional de intelligencia, en espagnol), ont exclu que le Maroc ait utilisé des informations sensibles contre le gouvernement espagnol, contrairement aux allégations algériennes.
Alors que l’Algérie a suspendu, le 8 juin, un «traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération» conclu en 2002 avec l’Espagne, après le repositionnement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental pour s’aligner sur les thèses du Maroc, la diplomatie espagnole a accusé Alger d’agir sous influence russe. Des commentaires qui ont provoqué une nouvelle salve d’allégations infondées contre le Maroc.
Le 2 mai, le gouvernement espagnol a annoncé que plusieurs de ses ministres, dont Sanchez, avaient été espionnés en mai et juin 2021 via le logiciel Pegasus. «Au sein du CNI, on exclut catégoriquement que le Maroc ait pu avoir recours aux données volées emmagasinées sur les mobiles infectés», ont confirmé des sources au sein des services espagnols de renseignement à El Confidencial. L’annonce de la présidence algérienne «de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération» a été fermement critiquée en Europe, Bruxelles ayant dénoncé «une décision préoccupante» et «un chantage».
Le Maroc avait été cité à l’été 2021 dans une vaste enquête controversée sur le logiciel Pegasus, menée par un consortium de 17 médias internationaux, mais Rabat avait répliqué en dénonçant des «allégations mensongères et infondées».
L’arrivée en Espagne dans le plus grand secret, en avril 2021, de Brahim Ghali pour y être soigné du Covid-19 avait provoqué une grave crise diplomatique avec Rabat, qui a pris fin en mars grâce à une révision profonde la position de Madrid sur le dossier du Sahara. «Les services de renseignements considèrent que la principale erreur a été de ne pas informer le Maroc en premier lieu, et, en second lieu, la manière avec laquelle a été menée cette opération qui aurait dû rester secrète. L’arrivée du chef du Polisario dans un avion officiel à destination de Saragosse et son transfert ultérieur vers un hôpital de La Rioja révèlent du travail bâclé», note la même source.
Mettant fin à des décennies de neutralité de l’Espagne, le gouvernement espagnol reconnaît désormais publiquement le plan d’autonomie proposé par Rabat pour cette ancienne colonie espagnole comme la base «la plus sérieuse, réaliste et crédible» pour résoudre ce «différend».