Dans un entretien à l’hebdomadaire «Le Point», Chakib Benmoussa estime indispensable de savoir qui est derrière l’affaire Pegasus.
«Le Maroc a rejeté de manière catégorique et fermes les allégations [sur Pegasus], fausses et dénuées de tout fondement, et qui ne sont étayées par aucune preuve. Il s’agit d’une campagne massive, dont le timing et l’ampleur ne peuvent qu’interpeller. Il faut s’interroger sur son origine, et les motivations de certains milieux qui cherchent à s’attaquer au Maroc». Dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point, l’ambassadeur du Maroc en France dénonce une attaque en règle contre le Maroc. «Nous nous demandons également quels éléments permettent de faire le lien avec nos autorités. Les acteurs qui ont lancé ce processus, avec des accusations fortes, doivent maintenant apporter des preuves», avait-il affirmé dans le JDD avant quelques jours.
«Le Maroc est en capacité aujourd’hui d’avoir un projet collectif ambitieux et réaliste pour les 15 prochaines années, dont l’objectif fondamental est le bien-être et l’autonomie des Marocains. La pandémie a mis en évidence certains défis en relation avec la dépendance de l’extérieur dans des domaines stratégiques, le rôle de l’État et des territoires dans la protection des citoyens ou la place du numérique pour améliorer certains services ou renforcer l’inclusion sociale» pointe le diplomate qui s’est longuement attelé sur le nouveau virage marocain qui aurait dérangé certaines forces régionales.
«Le nouveau modèle de développement a identifié cinq paris qui pourraient constituer un levier d’approfondissement des liens de partenariat et de codéveloppement avec l’Afrique à l’échelle bilatérale, régionale et continentale : le numérique ; l’enseignement supérieur et la recherche ; l’énergie compétitive bas carbone ; le Pôle financier régional de référence et le Made in Maroc» a-t-il mentionné.
Dans le JDD, Chakib Benmoussa avait indiqué que «le Maroc n’a pas espionné le président Emmanuel Macron», il nie l’acquisition de ce logiciel par le royaume. Le Maroc a d’ailleurs attaqué Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris. Selon le diplomate, cette affaire est «une tentative de déstabilisation». Il pointe «des acteurs» qui pourraient «prendre ombrage» de la «relation d’exception» entre la France et le Maroc. Chakib Benmoussa «met en doute la liste elle-même», qu’il estime «incohérente». Elle lui semble «reconstituée. Mais comment ? Le groupe NSO affirme qu’il ne tient pas de listing».