L’enquête entachée d’ombres publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux guidés par une ligne éditoriale peu amicale envers le Maroc, se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International, comptant selon eux 50 000 numéros de téléphone sélectionnés pour une surveillance potentielle. Au fond, c’est un acharnement sans précédent contre les agences de renseignement marocaines.
Les investigations sur la vente de matériel de cybersurveillance par une société d’ingénierie israelienne sont guidées par une petite coterie aux motivations inavoués. NSO n’a jamais déclaré avoir fourni de matériel à l’Etat marocain, et ce dernier a dénoncé des allégations infondées. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a même exigé que cette affaire doit être vérifiée.
L’enquête a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de la société israélienne NSO pour trente-sept appareils seulement, dont dix situés en Inde, selon les comptes-rendus publiés dimanche 18 juillet. La montagne accouche d’une souris ! Le groupe NSO a nié fermement les fausses accusations portées dans l’enquête. Elle est selon lui bourrée de suppositions erronées et de théories non corroborées, les sources ont fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle en précisant envisager de porter plainte en diffamation.
Laissons de côté ce que cette polémique fabriquée a de violent et même de grossier, bien que l’excitation des esprits en soit entretenue et augmentée. Ce n’est pas à nos yeux le mal principal qui résulte de cette levée de boucliers. Le Maroc a-t-il besoin de filer Hicham Mansouri, un obscur militant arrêté à son domicile en flagrant délit de préparation d’un local pour la prostitution et participation à un adultère avec une femme mariée, condamné pour complicité d’adultère et exilé et France ? Le Maroc a-t-il besoin de scruter Mediapart, un média plusieurs fois condamné pour diffamation et qui a récemment payé une pénalité de près de 1,4 million d’euros après un arrêt de la cour administrative d’appel de Paris pour manquement à ses obligations financières envers l’Etat français ?
Le Maroc a-t-il besoin de recourir à une société d’ingénierie spécialisée dans les systèmes sécuritaires afin de conclure un contrat de mise à disposition de technologie aux fins d’interception de communication, de traitement de données ? Les autorités marocaines ont nié, par exemple, les allégations infondées d’Amnesty International, qui prétend que le téléphone de Omar Radi a été contaminé avec un logiciel non identifié. L’ONG n’a pas pu depuis étayer son rapport par des arguments et des affirmations conquêtes. Le directeur d’Amnesty au Maroc a été convoqué et il lui a été demandé de fournir dans les plus brefs délais ces preuves.
Dans un communiqué lundi 19 juillet, le gouvernement marocain a catégoriquement démenti le recours par ses services de sécurité au logiciel israélien Pegasus, dénonçant comme mensongères les informations selon lesquelles des téléphones «de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d’organisations internationales à travers un logiciel informatique» ont été infiltrés. Pour rappel, les dispositions de la loi marocaine relatives à l’interception des communications téléphoniques ou des communications effectuées par tout moyen à distance ne peut être effectué que sur ordre du procureur général du roi, en cas d’extrême urgence (art. 108 du code de procédure pénale), sans porter atteinte aux garanties procédurales.
Pour le Maroc, la surveillance dans le cadre du droit des individus suspectés d’appartenir à des réseaux terroristes est beaucoup plus essentiel que de scruter la possibilité d’intercepter, en secret, les communications d’un éphémère journaliste comme Omar Radi. Pénétrer la sphère de la vie privée d’individus dans certains cas n’est possible qu’avec des conditions précisées par la loi.
L’affirmation de la nécessité sécuritaire au Maroc n’a jamais été accompagnée de limitations aux droits et aux libertés individuels garantis par la constitution. Elle ne porte pas atteinte au respect de la vie privée, à la présomption d’innocence et au principe d’égalité. Toutes les pratiques de type sécuritaire sont encadrés par la loi, et NSO elle-même (dont le Maroc n’est pas client) assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.
Les autorités marocaines, via leur ambassade à Paris ont affirmé qu’Amnesty international avait jusqu’alors été incapable de prouver une quelconque relation entre le Maroc et la compagnie israélienne NSO, qui commercialise le logiciel espion Pegasus. L’enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias est, donc, guidée par d’autres motivations que le respect des droits.
Le législateur marocaine a institué une procédure de réquisition administrative de données techniques de connexion dont la validité a été admise en considération des limitations et précautions dont elles sont assorties. D’après Forbbiden Stories, le Maroc a consacré plus de cinq milliards de dollars à ces opérations de filature électronique. Cette ONG qui se livre à ces démonstrations chiffrées intempestives et fantaisistes, se fait de singulières et de dangereuses illusions sur l’efficacité de sa propagande.